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Libération
Peut mieux faire

Les émissions françaises de CO2 ont baissé de 2,7 % en 2022

Un recul de 2,7 % des émissions de gaz à effet de serre a été enregistré l’an dernier, selon le Citepa, organisme chargé de faire l’inventaire de ces rejets. Une bonne nouvelle même si le rythme de la désescalade reste insuffisant.
Ce chiffre de 2,7% est à relativiser tant il contient des disparités : les émissions de l’industrie de l’énergie ont, par exemple, augmenté en 2022 4,9 %. (Moura F/ANDBZ.ABACA)
publié le 5 juin 2023 à 16h28

L’an dernier en France, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,7 %, un recul un peu plus marqué que ce qui avait estimé jusqu’alors, selon de nouveaux chiffres provisoires publiés lundi par le Citepa. «Après une baisse massive en 2020 versus 2019 (-9,0 %) et un rebond partiel en 2021 versus 2020 (+5,7 %), les émissions de CO2e sont reparties à la baisse en 2022 versus 2021 (-2,7 %)», détaille cet organisme mandaté pour réaliser l’inventaire de ces rejets. «Le niveau estimé sur l’année 2022, hors puits de carbone, s’élève à 403,8 Mt CO2e» (millions de tonnes équivalent CO2)», détaille-t-il, tout en précisant que ces chiffres seront complétés fin juin.

Comment s’explique ce recul assez important ? Il est surtout imputable au secteur du bâtiment (-14,7 %) «avec une baisse de consommation de fossiles pour le chauffage», reflet de la politique de sobriété mise en place à la suite de l’invasion de l’Ukraine, de la hausse des prix et d’un hiver doux. L’industrie manufacturière (-6,4 %), qui brûle du gaz pour ses usines, participe également à ce phénomène.

Disparités selon les secteurs

Mais la tendance globale à la baisse masque d’importantes disparités selon les secteurs. Les émissions de l’industrie de l’énergie ont, par exemple, augmenté en 2022 (+4,9 %) «dans un contexte d’indisponibilité de centrales nucléaires», en partie palliée par une forte augmentation de l’utilisation des centrales à gaz et ponctuellement à charbon, d’après le Citepa. Les émissions du transport (+2,3 %) poursuivent pour leur part leur rebond depuis le trou de la pandémie de Covid-19.

«En 2022, malgré la crise énergétique, nous sommes parvenus à accélérer le rythme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, et à faire mieux que ce à quoi nous nous étions engagés», a salué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

Mais le rythme de la baisse reste insuffisant. Le Citepa note ainsi que «pour l’instant, sur la période 2019-2022, la moyenne des émissions est estimée à 410 Mt CO2», soit au-dessous du seuil fixé par la stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui prévoit 422 MtCO2e par an en moyenne entre 2019 et 2023.

La Première ministre Elisabeth Borne a récemment dévoilé une nouvelle trajectoire pour atteindre 270 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030. La France entend réduire ses émissions de 50 % en 2030 par rapport au niveau de 1990, conformément aux engagements européens, ce qui implique de les abaisser deux fois plus vite qu’aujourd’hui.