Avec l’accélération du changement climatique, les réjouissances se font rares. Surtout en ce qui concerne l’eau. Mais le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l’organisme public chargé de la surveillance des nappes d’eau souterraine, fait part d’une bonne nouvelle dans son bulletin mensuel ce mercredi 17 janvier. «La situation continue de s’améliorer : 56 % des niveaux sont au-dessus des normales mensuelles en décembre» contre 48 % en novembre, écrit l’organisme.
Les nappes phréatiques françaises, menacées par les sécheresses à répétition, se remplissent doucement mais sûrement grâce aux nombreux épisodes pluvieux en cet hiver 2023-2024 – parfois dévastateurs à la surface avec des inondations en novembre et début janvier dans le Pas-de-Calais.
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Cela constitue une nette amélioration par rapport à l’hiver dernier, où la sécheresse avait frappé les souterrains dès le mois de décembre 2022. A l’époque, 72 % des niveaux des nappes phréatiques étaient situés sous les normales, laissant présager un été très (très) sec.
Cette année, «ce début de recharge hivernale permet d’espérer des niveaux satisfaisants en sortie d’hiver sur une grande partie du territoire», précise le BRGM, apportant ainsi une note d’optimisme après une nouvelle année marquée par la sécheresse. Comme toujours, l’évolution dépendra toutefois du niveau des pluies ces prochains mois.
Les nappes du Roussillon inquiètent
La situation continue cependant d’inquiéter sur le pourtour méditerranéen. «Fragilisées par un étiage sévère [un niveau bas des cours d’eau, ndlr] et l’absence d’épisodes notables de recharge», les nappes phréatiques du sud de la France préoccupent le Bureau de recherches géologiques et minières, précisant que 36 % des points d’observation restent sous les normales mensuelles.
L’organisme juge en particulier «difficilement envisageable de reconstituer durablement les réserves des nappes du Roussillon et d’observer des niveaux au-dessus des normales d’ici le printemps 2024». Le département des Pyrénées-Orientales est particulièrement concerné par cette inquiétude, étant donné qu’il s’agit d’un territoire à l’activité agricole et touristique importante, subissant de nombreuses restrictions d’usages de l’eau.