Déluges, sécheresses… Le cycle de l’eau est «de plus en plus perturbé et extrême», avec des répercussions en cascade sur les sociétés, alerte l’Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’ONU ce jeudi 18 septembre. L’an dernier, année la plus chaude jamais enregistrée, seul un tiers des bassins fluviaux de la planète ont présenté des conditions de débit «normales» par rapport à la moyenne de la période 1991-2020, tandis que toutes les régions glaciaires du monde ont enregistré des pertes dues à la fonte, selon le rapport onusien, marquant ainsi une sixième année consécutive de net déséquilibre.
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Si le bassin amazonien et d’autres régions d’Amérique du Sud, ainsi que l’Afrique australe, ont subi une grave sécheresse, les conditions étaient plus humides que la normale dans d’autres régions, notamment dans certaines zones d’Afrique, d’Asie et d’Europe centrale.
«Les ressources en eau de la planète sont soumises à une pression croissante et, parallèlement, l’intensification des phénomènes extrêmes liés à l’eau a des répercussions de plus en plus importantes sur les vies et les moyens de subsistance», commente la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo. Parmi les causes mentionnées dans le rapport : le réchauffement climatique, El Niño –phénomène climatique naturel lié à un réchauffement de l’océan Pacifique équatorial –, la surexploitation des eaux souterraines ou encore la déforestation.
180 millions de piscines olympiques
Pour la troisième année consécutive, les scientifiques ont enregistré une perte de glace généralisée dans toutes les régions glaciaires, en raison de la hausse de la température mondiale. «Au total, 450 gigatonnes ont été perdues, soit l’équivalent d’un énorme bloc de glace de 7 km de haut, 7 km de large et 7 km de long, ou de suffisamment d’eau pour remplir 180 millions de piscines olympiques», calcule l’OMM. Cette quantité d’eau de fonte ajoute environ 1,2 mm au niveau mondial de la mer en une seule année, accroissant le risque d’inondation pour des centaines de millions de personnes vivant dans les zones côtières.
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La zone tropicale de l’Afrique a pâti en 2024 de précipitations exceptionnellement fortes, causant environ 2 500 décès et entraînant le déplacement de 4 millions de personnes. L’Europe a, elle, connu ses inondations les plus importantes depuis 2013, conséquences funestes du réchauffement climatique, tandis que l’Asie et le Pacifique ont enduré des précipitations record et des cyclones tropicaux, qui ont fait plus de 1 000 morts, indique l’Organisation onusienne.
Selon l’ONU, 3,6 milliards de personnes ont un accès insuffisant à l’eau au moins un mois par an. Leur nombre devrait dépasser 5 milliards d’ici à 2050.
Août 2025, une sécheresse historique
La quantité de gaz à effet de serre rejetée dans l’atmosphère par les activités humaines continuant de grimper, l’année 2025 est, sans surprise, elle aussi marquée par des phénomènes extrêmes.
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Massifs forestiers roussis, nappes phréatiques affaiblies, glaciers en liquéfaction… L’été a été bouillonnant en France et sur le vieux continent, engendrant 43 millions d’euros de coûts en l’Europe, selon une économiste de l’université de Mannheim (Allemagne) et ses collègues de la Banque centrale européenne.
Avec plus de la moitié (53 %) des sols affectés par la sécheresse, le mois d’août 2025 a été le mois le plus sec sur le continent, et en particulier sur le pourtour méditerranéen, en pleine désertification, depuis le début des observations de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO) en 2012. Ce taux de sécheresse est supérieur de 23 points à la moyenne 2012-2024 pour un mois d’août (30,1 %). Si depuis début 2025, chaque mois marque un record pour sa période de l’année, août 2025 est, en plus, un record absolu.