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Climat

Les services secrets britanniques se lancent dans «l’espionnage vert»

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Alors que plusieurs pays multiplient les engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le renseignement britannique compte bien vérifier si les plus gros pollueurs du monde tiennent parole.
Le bâtiment du MI6, les services secrets britanniques, à Londres en 2015. (Matt Dunham/AP)
publié le 26 avril 2021 à 20h15

Même les espions s’y mettent. Les services secrets britanniques ont désormais une mission de plus : aider à lutter contre le changement climatique. C’est même «le principal sujet à l’ordre du jour de la politique étrangère internationale pour notre pays et pour la planète», selon le nouveau chef du MI6 (pour Military Intelligence, section 6), Richard Moore. Dans une interview accordée à Times Radio ce week-end, celui-ci précise que ses équipes de renseignement ont bien «un rôle à jouer». Le MI6, l’équivalent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en France, va ainsi vérifier si les autres pays, et notamment «les plus gros pollueurs du monde» tels que la Chine ou les Etats-Unis, tiennent leurs engagements en matière de changement climatique. Une décision inédite qui confirme que l’environnement est désormais un enjeu géopolitique majeur. Aucun autre service de renseignement n’avait jusqu’ici fait une annonce similaire. En France, la DGSE, qui n’a pas encore répondu aux sollicitations de Libération, n’aurait pas de mission de ce genre. En revanche, le ministère des Armées a mis en place en 2016 l’Observatoire géopolitique des enjeux des changements climatiques, piloté par des chercheurs de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Une des missions est de surveiller l’état du débat politique sur le climat dans différents pays, de recense