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Climat

L’ONU prédit l’arrivée du phénomène la Niña et ses températures plus fraîches entre juillet et novembre

Le phénomène météorologique de la Niña – et les températures plus fraîches qui l’accompagnent - devrait arriver plus tard cette année et succéder à el Niño, qui a contribué aux records de chaleur depuis des mois, a annoncé l’ONU ce lundi 3 juin.
Une rue inondée à Eldorado do Sul, dans l'État du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 10 mai 2024. (Amanda Perobelli/REUTERS)
publié le 3 juin 2024 à 16h01

La fin de «l’enfant terrible du Pacifique». el Niño, ce phénomène météorologique naturel – qui se traduit par une hausse des températures mondiales et qui s’est ajouté au réchauffement climatique pour faire de 2023 l’année la plus chaude jamais mesurée – est sur le départ. Il s’apprête à être remplacé dans quelques mois par la Niña, cycle opposé synonyme de températures mondiales plus fraîches.

«Le phénomène el Niño 2023/24, qui a contribué à alimenter […] des conditions météorologiques extrêmes dans le monde, montre des signes qu’il arrive à sa fin. Il y aura probablement un retour aux conditions de la Niña plus tard cette année», a ainsi annoncé ce lundi 3 juin l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son dernier bulletin consacré à ces deux phénomènes météorologiques naturels aux impacts quasi opposés. Selon cette institution dépendante des Nations unies, il y a 60 % de chances que la Niña apparaisse sur la période entre juillet et septembre, et elles augmentent à 70 % entre août et novembre. L’OMM juge «le risque d’une réapparition d’el Niño […] négligeable pendant cette période». Sur la période en amont, l’organisation estime qu’il y a autant de chances que les conditions soient neutres - ni Nino ni Nina - ou bien que l’on assiste à une transition lente vers la Niña.

Un rafraîchissement mondial pourtant très limité

Toutefois, la disparition prochaine de «l’enfant terrible du Pacifique» ne fera pas pour autant chuter le mercure et «ne signifie pas une pause dans le changement climatique à long terme», met en garde l’institution. Et Ko Barrett, secrétaire générale adjointe de l’OMM, d’ajouter : «Notre planète continuera à se réchauffer en raison des gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur. Les températures exceptionnellement élevées à la surface de la mer continueront de jouer un rôle important au cours des prochains mois». L’OMM rappelle aussi que les neuf dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, malgré l’effet de rafraîchissement d’une longue la Niña, qui s’est étalée de 2020 au début de 2023. «Nos conditions météorologiques continueront d’être plus extrêmes en raison de la chaleur et de l’humidité supplémentaires dans notre atmosphère», souligne encore Ko Barrett.

la Niña fait référence au refroidissement à grande échelle des températures de surface des océans dans le centre et l’est du Pacifique équatorial. Ce phénomène est associé à des changements dans la circulation atmosphérique tropicale : vents, pression et précipitations. Elle peut également contribuer à une saison des ouragans plus violente dans l’Atlantique. L’agence américaine NOAA anticipe ainsi une saison 2024 exceptionnelle, avec quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus possibles. Pendant une période d’environ un à trois ans, la Niña produit alors les effets inverses d’el Niño sur le climat mondial. Mais son impact varie selon les régions, précise l‘organisation onusienne. Si la Niña entraîne des conditions en général plus humides dans certaines régions d’Australie, d’Asie du Sud-Est, d’Inde, dans le sud-est de l’Afrique et le nord du Brésil, elle établit au contraire des conditions plus sèches dans certaines régions d’Amérique du Sud.

Ces événements climatiques, même s’ils sont naturels, «se produisent désormais dans le contexte d’un changement climatique induit par l’homme, qui augmente les températures mondiales, exacerbe les conditions météorologiques et climatiques extrêmes et a un impact sur les régimes saisonniers des précipitations et des températures», rappelle l’OMM.