«Nous sommes tous des écoterroristes !» Pendant dix bonnes minutes, les manifestants scandent ce message devant le barrage impassible des forces de l’ordre. La marche contre le projet de l’autoroute A69, ce ruban de goudron de 53 kilomètres qui doit voir le jour entre Toulouse et Castres, «pour désenclaver le Tarn» selon ses promoteurs, a réuni plusieurs milliers de manifestants ce samedi 21 octobre (10 000 selon les organisateurs, 2 400 selon la préfecture). Sous un soleil radieux, les cortèges se sont élancés en début d’après-midi depuis le camp de base de la ferme de La Crémade, à quelques kilomètres de la commune de Saïx et du futur tracé de l’A69.
La veille, la préfecture et les organisateurs de la manifestation – le syndicat Solidaires et le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) – ont trouvé un accord sur l’itinéraire de la marche. Mais à peine élancé, le cortège se scinde. Pendant qu’une bonne moitié emprunte le tracé prévu, l’autre se dirige vers la voie ferrée qu’elle longe sur plusieurs centaines de mètres. «On a déclaré notre bifurcation à la préfecture sur le moment», assure une militante, talkie-walkie à la main. A peine quelques gendarmes croisés sur le chemin et les militants rejoignent sans encombre le cortège principal, où l’ambiance est festive. Les tracteurs de la