«Il fait moins chaud en enfer», «il n’y a pas de planète B»… La jeunesse armée de pancartes est de retour dans la rue. Au terme de trois jours de réunion de 400 jeunes à Milan, en Italie, pour préparer la COP 26 de Glasgow qui aura lieu début novembre, une grande manifestation était organisée ce vendredi dans la capitale lombarde. Plusieurs milliers de personnes ont défilé derrière l’initiatrice des grèves pour le climat, la Suédoise Greta Thunberg. Celle qui avait fait descendre des millions de personnes dans les rues du monde entier en 2019 était aussi présente vendredi dernier à Berlin lors d’une marche. Signe qu’après deux ans de pandémie, le mouvement reprend du poil de la bête.
School strike week 163, in Milano.#climatestrike#fridaysforfuture #schoolstrike4climate #UprootTheSystem pic.twitter.com/030Rp9zgTE
— Greta Thunberg (@GretaThunberg) October 1, 2021
«Nous devons ramener l’attention sur le problème immense que représente la crise climatique», a déclaré à l’AFP Maria, 15 ans, peinture verte sur le visage et combinaison de protection blanche intégrale. «Nous sommes tellement heureux d’être de retour dans la rue», ajoute l’adolescente italienne sous une vague verte géante en tissu. «Nous serons toujours plus», promet Frida, 24 ans, Allemande qui étudie en Italie. La militante ougandaise Vanessa Nakate, qui a fait le déplacement pour cette pré-COP 26, était aussi présente dans le cortège. «Nous ne permettrons pas qu’on nous fasse taire», a-t-elle déclaré, avant de faire la liste des ouragans, inondations et sécheresses qui coûtent de nombreuses vies en Afrique. Selon l’organisation Fridays for Future Italia, 50 000 personnes ont défilé sous le ciel bleu de Milan.
50.000 persone in piazza a Milano con Greta e contro il summit del bla-bla-bla.#STOPBLABLABLA #ClimateAction #ClimateCrisis #PreCOP26 pic.twitter.com/DkZfh8yOj3
— Fridays For Future Italia (@fffitalia) October 1, 2021
«Pouvoir immense»
D’autres pancartes disent «merci à Greta», ou reprennent certaines de ses paroles devenues virales comme son «how dare you !» («comment osez-vous») lancé à la tribune de l’ONU il y a deux ans. Au micro, la militante suédoise a répété ses accusations contre les dirigeants qui «prétendent» agir : «Nous voyons au-delà de leurs mensonges, de leur bla-bla-bla, et nous en avons assez», a-t-elle lancé à la fin de la marche. Avant d’ajouter devant l’assistance galvanisée : «L’espoir, c’est nous. […] Ensemble, nous sommes le changement, n’arrêtons jamais, continuons le combat.» Cette manifestation a lieu alors que les ministres de plusieurs dizaines de pays sont réunis à Milan jusqu’à samedi pour une réunion préparatoire à la COP 26.
La veille, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un message adressé aux 400 jeunes de quelque 200 pays réunis pour transmettre aux dirigeants leur vision de l’action climatique, avait encouragé cette jeunesse à maintenir sa pression sur les gouvernements. «Les jeunes ont été à l’avant-garde pour proposer des solutions positives, pour réclamer la justice climatique et demander des comptes aux dirigeants. Nous avons besoin que les jeunes, partout, continuent à faire entendre leurs voix», leur a-t-il lancé. «Votre solidarité et vos exigences pour l’action donnent l’exemple. Les dirigeants nationaux doivent suivre votre exemple et s’assurer d’atteindre l’ambition et les résultats dont nous avons besoin à la COP 26 et au-delà», a-t-il insisté.
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L’occasion de lancer un nouvel appel urgent à l’action pour limiter le réchauffement à une augmentation de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. «Il n’y a plus qu’un mois avant la COP 26, la conférence climat la plus importante depuis Paris», en 2015, où avait été scellé cet accord historique, a déclaré António Guterres. «Je ne saurais trop insister sur le fait que le temps nous manque. Des points de bascule irréversibles se rapprochent de façon alarmante», a-t-il ajouté. Mais «nous avons un pouvoir immense. Nous pouvons soit sauver notre monde soit condamner l’humanité à un avenir infernal». Mi-septembre, il avertissait : le monde est actuellement «sur un chemin catastrophique, vers +2,7°C de réchauffement».