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Faux espoir

Météo : pourquoi le beau temps risque de ne pas durer

Jusqu’au mercredi 26 juin, l’Hexagone va profiter de températures estivales agréables et d’un temps dégagé. Toutefois, cette séquence anticyclonique sera très courte. En cause : une nouvelle succession de gouttes froides, synonyme de temps instable et orageux.
Le printemps météorologique 2024, entre mars et mai, a été «le plus pluvieux depuis 2008». (Bertrand Bodin/Only France.AFP)
publié le 23 juin 2024 à 19h48

Depuis des jours – voire des semaines – les Français ouvrent et ferment leur parapluie à intervalles réguliers. Impossible d’utiliser le parasol, devenu un accessoire inutile, surtout dans le nord du pays. Le printemps météorologique 2024, entre les mois de mars et de mai, a été «le plus pluvieux depuis 2008», «avec une anomalie de +45%» de précipitations, annonçait début juin Météo France.

Jusqu’au mercredi 26 juin néanmoins, l’ensemble de l’Hexagone pourra profiter de températures en hausse et d’un temps estival. Une séquence de temps anticyclonique sur une grande partie du territoire a démarré ce dimanche. Une pause estivale bienvenue, notamment après les pluies torrentielles et les inondations qui ont touché de nombreux départements. Durant ces trois jours, «il fera alors chaud mais sans excès, les maximales s’inscrivant souvent entre 24 et 28 degrés aussi bien au nord qu’au sud», précise Météo France. Seul l’extrême Sud-Est, soit des Alpes à la Corse, sera exclu de cette parenthèse estivale et devra affronter des «conditions instables porteuses d’averses ou d’orages» en début de semaine, précise l’institut.

«Ces conditions stables devraient s’interrompre dès mercredi»

Pour autant, ce fort ensoleillement et cette hausse du mercure ne seront que de courte durée. «Ces conditions stables devraient s’interrompre dès mercredi avec le retour des dépressions atlantiques», détaille ainsi le prévisionniste. En cause : le retour d’une «goutte froide» sur le pays, un phénomène engendré par la présence d’une masse d’air froid qui se fixe au-dessus d’une zone géographique précise. Elle peut alors renforcer la puissance d’une dépression – responsable du temps agité – qui s’y trouverait déjà.

«Sa présence entraîne souvent un conflit de masse d’air entre la surface du sol et ce qu’il se passe en altitude. Cela se traduit par une instabilité importante avec des pluies et des orages sur la zone concernée», explique la Chaîne météo sur son site. Les «gouttes froides» peuvent s’étendre sur des distances très variables, de quelques kilomètres à plusieurs milliers. La pluie fera donc à nouveau son retour au moins jusqu’à la fin de la semaine. Voire au-delà.

Le schéma classique de l’été en France

«Il semblerait que le large du Portugal et la France soit une zone privilégiée par ces phénomènes [de goutte froide]», souligne par ailleurs le climatologue Davide Faranda auprès du Parisien, en se référant à une étude menée par le laboratoire de météorologie dynamique et Météo France. Et d’ajouter : «Il est donc possible que nous connaissions des printemps et des étés de plus en plus similaires à la période que nous traversons.»

Cette alternance de périodes sèches et d’autres pluvieuses est toutefois le schéma classique de l’été en France, où le climat est tempéré. Ce sont plutôt les canicules en série, le mercure dépassant les 40°C et les semaines de temps sec qui relèvent de l’anormal. Des situations exceptionnelles exacerbées, en termes de fréquence et d’intensité, par le réchauffement climatique. «Le fait d’avoir quelques jours de beau temps suivis d’épisodes de pluies est tout à fait dans l’ordre des choses», relevait par exemple François Gourand, prévisionniste de Météo France dans Libération le 7 juin. «Si nous avons l’impression que le temps ne tourne pas rond, c’est que nous avons été mal habitués par les étés récents», poursuivait-il alors.