La scène a choqué, et c’était probablement l’effet escompté. En aspergeant de soupe de tomates les Tournesols de Van Gogh vendredi à la National Gallery de Londres – chef-d’œuvre protégé par une vitre et dont seul le cadre a été endommagé –, deux jeunes activistes anglaises du mouvement Just Stop Oil se sont attiré bien des quolibets. Plutôt que d’entendre leur message, certains ont pointé leur inconséquence puérile à s’attaquer ainsi à un tableau estimé à 84 millions de dollars (86 millions d’euros). En comparution immédiate, elles ont plaidé non coupable.
«Quand on lui montre la lune, l’imbécile regarde le doigt», le dicton est connu. Alors que chaque semaine charrie son lot de chiffres et d’images illustrant le retard des Etats par rapport à leurs engagements, et les impacts déjà très concrets de notre incurie collective en matière de biodiversité et de réchauffement climatique, on se dit que les actes de ces jeunes militants restent sacrément bon enfant. Il ne s’agit pas d’appeler ici à un durcissement des actions, mais de souligner que l’inaction des Etats est le premier carburant de l