Le souvenir est encore vif. Il fait nuit, un craquement sec traverse la maison de Véronique, qui se réveille en sursaut. Dans le couloir, le sol est jonché de briques et de plâtre, et une large fissure fend le mur. Depuis ce jour de 2022, chaque vibration la plonge dans un état d’hypervigilance. Un ami artisan lui a glissé : «Si j’étais toi, je ne dormirais plus dans cette chambre.» La sexagénaire a esquissé un demi-sourire, préférant «ne pas penser au pire».
Trois ans plus tard, en parcourant sa coquette maison construite en 1975, à Chancelade, une commune périgourdine de 4 500 habitants, elle peine à dissimuler ses angoisses. Les murs se lézardent depuis près de sept ans, sans répit. La situation s’est même aggravée ces derniers mois : une porte qui ne ferme plus, un évier qui s’affaisse, des carreaux de faïence qui se déchaussent… La faute au retrait-gonflement des argiles, lié à l’alternance de périodes pluvieuses, où la matière rocheuse gonfle, et de sécheresses, où elle se rétracte.
Le phénomène n’a rien de nouveau, mais il s’amplifie d’année en année avec le réchauffement climatique. Re