Dans l’Hexagone, les Français ne savent plus sur quel pied danser. En l’espace de deux semaines, la pluie et les températures basses ont été remplacées par un week-end de chaleur inédit les 6 et 7 avril – battant même des records –, avant de nettement chuter en début de semaine. Mais les manteaux pour affronter la tempête Pierrick ne seront pas de sortie bien longtemps : le deuxième week-end du mois d’avril s’annonce lui aussi estival. D’après les prévisions de Météo France, les 20 °C vont être atteints et même dépassés un peu partout sur le territoire métropolitain dès vendredi 12, avec des pics supérieurs à 25°C dans certaines villes du Sud attendus samedi 13. «La chaleur concernera essentiellement la moitié sud du pays, mais il fera très beau aussi au nord», commente à Libération le météorologue Guillaume Séchet. Des régions vont connaître des températures bien au-dessus des moyennes de saison, comme la Normandie avec une douzaine de degrés de plus que la normale.
Vous avez froid ce #mardi ? Patience, la grande #douceur et la #chaleur reviendront ce week-end. Nous dépasserons de 4 à 8°C les normales des températures maximales pour un mois d'avril. Ce deuxième week-end des #vacances sera donc encore estival ! 🌡️☀️ pic.twitter.com/hMxbA5ZMbk
— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) April 9, 2024
Dans le détail, le thermomètre montera dès vendredi jusqu’à 23°C dans la moitié nord, et 26°C dans la moitié sud. Samedi, les maximales devraient atteindre dans le nord et le sud respectivement 26 °C et approcher les 30°C dans le Sud. Rien à voir, donc, avec ce que l’on a connu le week-end dernier. «La puissante remontée d’air chaud venait du Sahara, et avait été accompagnée de sable, le ciel était laiteux, il ne faisait pas forcément très beau. Pour cette fin de semaine, on va avoir un temps beaucoup plus calme et agréable, la chaleur venant des Canaries sera beaucoup plus progressive, et avec du soleil», donne dans le détail le scientifique. Si la hausse des températures sera moins spectaculaire, ces épisodes furtifs de chaleur restent exceptionnels pour la saison. Selon Météo France, il n’a jamais fait aussi chaud, aussi tôt dans l’année en France.
«On ne passe pas d’un extrême à l’autre»
Mais de la même manière que cette semaine, la chaleur sera de courte durée : dès dimanche, les températures devraient chuter. «L’air froid du nord de l’Atlantique va redescendre à nouveau vers nous de manière assez énergique, donc les prévisions s’accordent sur une baisse de la température sous les normales de saison la semaine prochaine», précise Guillaume Séchet. La chaleur est donc régulièrement entrecoupée par le froid et la pluie. «Cette année, on passe du chaud au froid de façon particulièrement marquée. C’est un phénomène typique pour un mois d’avril, mais pas de manière aussi caricaturale», estime le météorologue. «Pour autant, on ne passe pas d’un extrême à l’autre : on ne bat pas de record de température de froid», complète-t-il.
La chaleur est tellement élevée que lorsque le thermomètre chute à nouveau, les températures se repositionnent dans les normales de saison. Mais le corps, habitué aux 20 °C, perçoit une sensation de froid, alors même que le printemps est particulièrement doux. «Avant, il pouvait encore neiger en plaine au début du mois d’avril», rappelle Guillaume Séchet. «On pouvait trouver ce type de temps très changeant dans les années 70 et 80, mais contrairement à aujourd’hui, la chaleur n’était pas aussi intense», ajoute le météorologue. D’où cette sensation de changement de météo assez brutale. Si le changement climatique n’est pas lié à ce phénomène, le réchauffement global des températures renforce cette impression de yoyo ainsi que l’intensité des précipitations. Cet hiver aura notamment été marqué par des crues dévastatrices, et ce jusqu’à l’entrée du printemps.
Mise à jour jeudi 11 avril avec l’actualisation des prévisions.