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Libération
Catastrophe naturelle

Béryl : après avoir fait sept morts dans les Caraïbes, l’ouragan approche de la Jamaïque

Les vents tempétueux de l’ouragan inédit par sa précocité et sa violence ont fait des ravages dans les Caraïbes et au Venezuela. Ils doivent toucher la Jamaïque ce mercredi 3 juillet, où la population est en état d’alerte.
Capture d'écran d'une vidéo de drone Santo Domingo touché par l'ouragan Béryl, en République dominicaine, le 2 juillet 2024. (Instagram/@moises.arias06/REUTERS)
publié le 3 juillet 2024 à 10h32
(mis à jour le 3 juillet 2024 à 12h37)

Ses vents destructeurs n’ont pas fini de semer la désolation. L’ouragan Béryl, particulièrement précoce et d’une intensité inouïe, s’apprête ce mercredi 3 janvier à toucher la Jamaïque puis les îles Caïmans, après avoir fait au moins sept morts et causé des destructions considérables dans le sud-est des Caraïbes et au Venezuela.

Bien que relégué en catégorie 4, ce premier ouragan de la saison fut, lundi soir et mardi matin, classé en catégorie 5, la plus élevée, avec des vents supérieurs à 252 km/h et des conséquences catastrophiques. Béryl est ainsi l’ouragan de catégorie 5 le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.

Sept morts

Trois morts ont été recensés au Venezuela, a annoncé le ministre de l’Intérieur et de la Justice, Remigio Ceballos, précisant qu’il y avait également des disparus. «Nous sommes en recherche permanente de survivants et de victimes», a-t-il affirmé, ajoutant que 25 000 personnes ont été touchées par les pluies torrentielles. Au moins trois autres personnes ont été tuées à la Grenade, ainsi qu’une à Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

Le Premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, a indiqué que l’île de Carriacou, que l’œil de l’ouragan a dévasté, était coupée du monde avec des infrastructures et habitations rasées. «Nous n’avons presque aucune communication avec Carriacou depuis douze heures, sauf brièvement ce matin par téléphone satellitaire», a-t-il précisé.

A La Barbade, des habitations et des commerces ont été inondés et des embarcations de pêche endommagées à Bridgetown. Sur l’île française de la Martinique, des rues ont été inondées et quelque 10 000 clients ont été privés d’électricité, selon le fournisseur EDF.

L’incursion de Béryl en Amérique centrale n’est pas finie. «Des vents dévastateurs […], une montée des eaux potentiellement mortelle et des vagues destructrices sont attendues dans des zones de Jamaïque et des îles Caïmans mercredi dans la journée et le soir», écrit le Centre national des ouragans (NHC), relevant que les vents souffleront à 250 km/h.

«La bonne nouvelle, c’est que Béryl a commencé à s’affaiblir un peu», a tenté de rassurer le directeur du NHC Michael Brennan. Béryl pourrait toucher la Jamaïque en catégorie 3 ou 4, ce qui pourrait tout de même causer des «dégâts considérables en raison du vent, notamment au niveau des habitations, des toits, des arbres et des lignes électriques». Le Premier ministre de l’île, Andrew Holness, a invité «tous les Jamaïcains à faire des réserves de nourriture, de piles, de bougies et d’eau», à mettre «en lieu sûr» leurs «documents essentiels», dans un post sur le réseau social X.

Outre la Jamaïque, des alertes à l’ouragan ont également été émises dans les îles Caïmans, que Béryl devrait frôler ou survoler dans la nuit de mercredi à jeudi. En République dominicaine, des vagues massives se sont écrasées sur le rivage de la capitale Saint-Domingue. Béryl va également toucher le sud de Haïti et atteindre, affaibli, la péninsule du Yucatan, au Mexique, jeudi soir.

Réchauffement climatique

«Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux records de destruction», a observé le chef de l’ONU Climat Simon Stiell. L’une des deux victimes recensées à Carriacou fait partie de sa famille. «La crise climatique va de mal en pis, et plus vite que prévu», ce qui nécessite en réponse «une action climatique bien plus ambitieuse de la part des gouvernements et des entreprises», a-t-il ajouté.

Béryl est le premier ouragan de la saison dans l’Atlantique. Un phénomène climatique de cette échelle est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans, qui s’étend de début juin à fin novembre aux Etats-Unis. L’observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévu fin mai une saison extraordinaire et la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.

Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu du phénomène météorologique la Niña, ainsi qu’aux températures très élevées de l’océan Atlantique. Celles-ci évoluent sans discontinuer depuis plus d’un an à des niveaux de chaleur records, très nettement au-dessus des annales.

Mise à jour : à 12 h 37 avec des détails sur l’île de Carriacou.