L’océan brûle. Littéralement, ou presque. Depuis plusieurs semaines, une canicule marine inouïe frappe l’Atlantique nord, du sud de l’Islande jusqu’en Afrique. Au large de l’Irlande et de l’Ecosse, elle est catégorisée «au-delà de l’extrême» (soit 5 sur une échelle de 5) par l’administration océanographique américaine (NOAA). Les cartes mondiales affichent aussi une effrayante couleur rouge sang, tendant vers le noir, dans le Pacifique, le long de l’Amérique centrale et autour du Japon. Et les courbes s’affolent, atteignant de nouveaux sommets jour après jour et faisant craindre des ravages dus à des tempêtes tropicales précoces, telle Bret, qui a frôlé la Martinique ce vendredi.
Mercredi, la température des millions de km² de l’océan Atlantique nord s’est envolée à 23,3 °C (soit +1,32 °C d’anomalie). Du jamais-vu pour un mois de juin, de très loin. L’ensemble de l’océan mondial tutoie lui aussi les records, avec 20,9 °C de moyenne ce jour-là, pas loin du pic de 21,1°C enregistré en avril. Les données de ce début d’année défient l’entendement : entre mars et mai, la température à la surface de l’océan a atteint un record absolu en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83 °C la moyenne du XXe siècle, d’après la NOAA.
De quoi donner le tournis aux scientifiques. Cette surchauffe générale émaillée de canicules localisées (là où la température de surface est plus élevée que 90 % du temps pen