Les cours ont été annulés. Ce vendredi 5 avril, plus de 5 000 écoles ont fermé leurs portes aux Philippines, en raison de températures trop élevées. Cette mesure a affecté plus de 3,6 millions d’élèves, a annoncé le ministère de l’Education. Les températures ressenties dans plusieurs régions du pays, en prenant en compte l’humidité, ont pu atteindre le niveau «dangereux» de 42 ou 43 degrés ce vendredi 5 avril, selon le service officiel de prévisions météorologiques. A Manille, capitale philippine, les habitants étaient appelés à «l’extrême prudence», après qu’une température ressentie de 40 degrés a été annoncée.
Aux Philippines, de nombreuses écoles ne sont pas équipées d’air conditionné, ce qui provoque des conditions difficiles pour les élèves, qui étouffent en cas de grosses chaleurs. C’est pourquoi le ministère de l’Education a transmis aux chefs d’établissement une circulaire leur donnant la possibilité de décider du passage à l’enseignement à distance «en cas de chaleur extrême ou d’autres circonstances exceptionnelles».
Réchauffement climatique
Les Philippines connaissent habituellement un climat chaud et sec durant les mois de mars, avril et mai, mais cette année les conditions météorologiques ont été exacerbées par le phénomène climatique El Niño – l’un des cinq évènements climatiques les plus puissants jamais enregistrés selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Processus naturel, sa conjugaison aux activités humaines provoque une forte hausse des températures, comme c’est actuellement le cas dans l’Asie du Sud-Est.
Un enfant de trois ans mort en Malaisie
Comme aux Philippines, de nombreux pays de l’Asie du Sud-Est souffrent de ces températures anormales, en particulier dans le secteur agricole. Au Vietnam, le transport des récoltes a été compliqué par le niveau anormalement bas des canaux en début d’année. En Thaïlande, selon une analyse économique citée par le Bangkok Post, la baisse des rendements agricoles devrait entraîner une augmentation de 8 % de la dette des agriculteurs cette année.
Pour lutter contre la sécheresse, les autorités malaisiennes ont déployé l’ensemencement des nuages dans les zones touchées par le manque de précipitations. En février, le vice-Premier ministre Ahmad Zahid Hamidi déplorait la mort d’un Malaisien de 22 ans causée par la forte chaleur. Ce vendredi 5 avril, le quotidien Malay Mail a fait état d’un second décès le 1er avril, celui d’un enfant de trois ans.
Littérature écolo
Les gouvernements des pays de cette région ont de nombreuses fois alerté les populations des risques inhérents à des températures aussi élevées, leur recommandant de se protéger des insolations. Certaines professions, notamment dans le secteur agricole et du bâtiment, doivent pourtant supporter la chaleur.
En Afrique, également touchée par ce phénomène, trois pays ont déclaré l’état de catastrophe naturelle : le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe. La sécheresse provoquée par la météo anormale fait planer sur eux le spectre d’une famine. «Aucun Zimbabwéen ne doit succomber à la faim», a déclaré Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe, mercredi 3 avril.