Plus de 5 000 personnes sont mortes à cause de la chaleur en France pendant l’été 2023, marqué par des canicules plus tardives que la normale, annonce ce jeudi 8 février Santé publique France. «Trois décès sur 100 observés pendant l’été sont attribuables à la chaleur, ce qui représente un peu plus de 5 000 décès», a résumé lors d’une conférence de presse Guillaume Boulanger, chercheur pour l’agence de santé.
Cette estimation – qui s’établit précisément à 5 167 décès – concerne tout l’été 2023 lors duquel il y a eu quatre épisodes de canicule. Sur ces seules périodes, environ 1 500 décès sont attribués à la chaleur, soit un sur dix. Cet été reste, malgré de longues périodes maussades, le quatrième le plus chaud jamais observé en France – les premières mesures remontant à 1900 – dans un contexte marqué par une accélération mondiale des canicules sur fond de réchauffement climatique.
Les canicules de 2023 avaient notamment été marquantes pour le caractère tardif de deux vagues de chaleur : la plus longue en août, puis une autre en septembre. Entre le 1er juin et le 15 septembre, près de 20 000 recours aux soins d’urgence en lien avec la chaleur ont été observés.
Les personnes âgées en première ligne
Telle que mesurée par Santé publique France, la mortalité liée à la chaleur est à l’un des niveaux les plus élevés des dernières années. L’année précédente, en 2022, 7 000 décès attribuables avaient été enregistrés lors du deuxième été le plus chaud jamais enregistré en France. Le record demeure celui de 2003, avec 15 000 morts attribués à une canicule exceptionnelle.
Comme toujours, le plus gros des décès concerne les plus âgés. Sur l’ensemble de l’été 2023, quelque 3 700 morts liées à la chaleur ont été recensées chez les plus de 75 ans. Mais «tout le monde est touché», a rappelé Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France. Une dizaine de décès au travail sont notamment considérés, après un recensement par l’inspection du Travail, comme pouvant être liés à la chaleur. Mais ce chiffre est probablement sous-estimé, comme l’ont souligné les chercheurs de l’agence.
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«Ces données confortent la nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial, afin d’anticiper l’intensification de l’exposition à ces phénomènes météorologiques», note encore Caroline Semaille. Les canicules sont les évènements extrêmes à l’impact sanitaire le plus élevé. Les recours aux soins d’urgence sont, a minima, multipliés par deux lors de ces épisodes.