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Analyse

Pourquoi le cocktail climatique qui touche le sud du Brésil favorise les pluies diluviennes

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Les scientifiques estiment que la catastrophe qui accable l’Etat méridional du Rio Grande do Sul est probablement la «conjonction» entre les effets du phénomène naturel El Niño et ceux du réchauffement de la planète.
Le quartier inondé de Mathias Velho à Canoas, dans l'Etat du Rio Grande do Sul (Brésil), le 5 mai. (Amanda Perobelli/Reuters)
publié le 8 mai 2024 à 9h41

Un déluge devenu la «plus grande catastrophe climatique» que l’Etat brésilien du Rio Grande do Sul ait connue, selon les mots du gouverneur Eduardo Leite. Près des deux tiers de ce territoire méridional ont été touchés par les pluies torrentielles qui ont provoqué la mort d’au moins 85 personnes. A Porto Alegre, capitale de l’Etat, le fleuve Guaiba est sorti de son lit après avoir atteint le niveau le plus élevé de son histoire, soit 5,3 mètres, pulvérisant le record de 4,76 mètres enregistré lors de la crue exceptionnelle de 1941. Au total, 385 communes du Rio Grande do Su ont été frappées.

Les volumes de précipitations enregistrés depuis le 29 avril montrent l’ampleur de l’évènement. D’après les données publiées par l’Institut national de météorologie du Brésil, Porto Alegre a reçu 258 millimètres d’eau en trois jours. Un chiffre qui correspond à «plus de deux mois de pluie par rapport à la normale d’avril (114 millimètres) et de mai (112 millimètres)» précise un bulletin communiqué par l’Institut. La ville de Santa Maria, localisée à plus de 300 km plus à l’ouest de la capitale de l’Etat, a connu son record de quantité de pluie jamais enregistrée en vingt-quatre heures, avec 213 millimètres le 1er mai. Deux jours plus tard, ce volume était monté à 470 millimètres, «l’équivalent de trois mois de pluie en moyenne» pour