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A la barre

Procès de Scientifiques en rébellion : «Malgré nos alertes, les décideurs poursuivent la même trajectoire autodestructrice»

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Cinq scientifiques, qui avaient bloqué un pont lors d’une action contre le nouveau terminal méthanier de TotalEnergies au Havre en 2023, ont comparu ce vendredi 6 décembre au tribunal correctionnel, au côté de 11 autres activistes prévenus.
Les militants de Scientifiques en rébellion et d'Extinction Rebellion lors de leur action de blocage au port du Havre le 23 mai 2023. (Edouard Monfrais-Albertini/Hans Lucas.AFP)
publié le 6 décembre 2024 à 19h51

Ils sont debout et alignés, bras ballants ou dans le dos, regards droits face à la juge. Ils viennent tour à tour de décliner leur identité. William Addey, 45 ans, vétérinaire en Haute-Normandie et doctorant en médecine. Guillaume Cullerier, 27 ans, ingénieur en Suisse. Jérôme Guilet, 40 ans, astrophysicien à l’Université Paris-Saclay. Hugo Raguet, 37 ans, enseignant-chercheur à l’Institut national des sciences appliquées à Blois. Ils confirment que leur cinquième compagnon, Alexandre Le Tiec, prévenu lui aussi mais absent à l’audience ce vendredi 6 décembre au tribunal correctionnel du Havre, est bien âgé de 40 ans, et chercheur en astrophysique au CNRS à l’Observatoire de Paris. Ils font tous partie du collectif de désobéissance civile les Scientifiques en rébellion, spécialisé dans la lutte contre l’inaction climatique.

Un mètre devant eux, à la barre, Jeanne Daridan, 22 ans, veste bleu marine et tresses collées, s’élance, la voix prise par l’émotion. «Mme la présidente, nous ne devrions pas être devant vous aujourd’hui. Nous ne devrions pas être devant vous, mais que faire face aux dirigeants politiques et économiques qui ignorent l’urgence du réchauffement climatique ? Que faire face aux infrastructures qui détruisent nos possibilités de vivre sur une planète habitable