
Enquête
Projet Northern Lights en mer du Nord : les questions brûlantes autour du premier cimetière européen de CO2
Depuis un an, sur la petite île norvégienne d’Oygarden, située entre un fjord de l’ouest du pays et la mer du Nord, un terminal d’un nouveau genre a fait son apparition. D’aucuns pourraient le confondre avec un port méthanier, mais les longues cuves d’acier qui s’élèvent vers le ciel depuis la côte emprisonnent un tout autre gaz : du dioxyde de carbone. Ce trop-plein de CO2 qui, à l’échelle mondiale, est responsable du réchauffement climatique, a été capté dans les cheminées d’une cimenterie centenaire à Brevik, distante de quelque 500 kilomètres.
Une fois récupéré, le CO2 a été liquéfié à -26 degrés et mis sous pression dans des citernes, avant d’être acheminé par bateau sur l’île. Mais son voyage ne s’est pas arrêté là ; il a filé le long de 110 kilomètres de pipelines. Et fin août, le consortium Northern Lights («aurores boréales», en français) a pu annoncer l’injection d’un premier volume de dioxyde de carbone au large. Plus précisément à 2 600 mètres sous les fonds sous-marins norvégiens, dans