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Canicule

«Quasi aucune goutte sur le littoral» : la Corse-du-Sud placée en alerte sécheresse

Le département va être mis vendredi en alerte sécheresse, avec des restrictions d’arrosage, de remplissage des piscines et autre lavage de voitures et bateaux, annonce la préfecture ce mercredi 16 juillet.
A Bonifacio, en Corse-du-Sud. (Stéphane Frances/Only France. AFP)
publié le 16 juillet 2025 à 19h08

La Corse-du-Sud suffoque. Le département va passer en alerte sécheresse dès vendredi, alors que la consommation d’eau potable «bat tous les records», annonce ce mercredi 16 juillet la préfecture. Cet arrêté préfectoral prévoit une restriction de l’usage de l’eau, avec l’interdiction d’arrosage par aspersion entre 11 heures et 18 heures (agriculteurs, particuliers et collectivités), l’arrosage au goutte-à-goutte restant autorisé. S’ajoute à cette mesure l’interdiction du remplissage et de la vidange des piscines et l’interdiction du lavage des voitures et bateaux à grandes eaux.

Le département était déjà en vigilance sécheresse depuis quinze jours après «un mois de juin exceptionnel en termes de sécheresse et de chaleur», a précisé lors d’un point presse le directeur de cabinet du préfet. Les données de la première quinzaine de juillet ont confirmé la tendance avec un mois de juillet «très chaud» et des températures «3,5 degrés au-dessus des normales de saison», a-t-il indiqué, précisant que seulement «11 millimètres de pluie» ont été enregistrés sur le département en moyenne et «en réalité, quasi aucune goutte sur le littoral».

Trois cours d’eau asséchés

La préfecture note en particulier une «sécheresse exceptionnelle dans le sud-est de l’île», avec l’assèchement de trois cours d’eau (Solenzara, Baracci et Ortolo) et une «réserve en eau faible et qui diminue», avec notamment le barrage de Figari à «58 % de sa capacité maximale», contre «75 % l’année dernière à la même époque». «La consommation en eau potable bat tous les records», a souligné en outre le directeur de cabinet, à «+11% du record de 2017 et + 27 % de la moyenne des dix dernières années».

Il faut donc freiner les usages non prioritaires, a insisté ce dernier, indiquant que «les scénarios pessimistes pourraient nous amener à ce qu’on n’ait pas une quantité d’eau suffisante fin septembre, début octobre et pourraient induire des problèmes de qualité de l’eau».

Après des sécheresses historiques en 2022 et 2023, la situation en France métropolitaine est «déjà préoccupante» cette année, a précisé le gouvernement début juillet. Près de la moitié de l’Europe et des côtes méditerranéennes sont affectées par une longue vague de sécheresse, selon l’analyse début juillet des données de l’European Drought Observatory (EDO), arrêtées au 20 juin.