Une dépression nommée Aitor s’abat dès ce mercredi sur une partie la France. Elle cache un phénomène météorologique mal connu : la rivière atmosphérique, qui va traverser depuis l’Ouest, les régions allant des Pays-de-la-Loire aux Ardennes. En clair, de la pluie en continu. En vingt-quatre heures, une à trois semaines de précipitations sont attendues, note la Chaîne météo. Le retour au calme est attendu pour le week-end.

«Une fois de plus, la rivière atmosphérique, qui va apporter des quantités d’eau remarquables en France ces prochaines heures, puise son humidité dans une mer surchauffée (anomalie jusqu’à +3°C). L’océan Atlantique n’a jamais été aussi chaud un 25 septembre», explique sur X l’agroclimatologue Serge Zaka.

Selon la Chaîne météo, la «“rivière atmosphérique” se décalera vers le sud jeudi. Elle concernera les régions allant du nord de la Nouvelle-Aquitaine au Grand-Est, en passant par l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Franche-Comté et la Bourgogne. Les précipitations se renforceront et on attend jusqu’à 1,5 mois de pluie». Météo France a de son côté classé trois départements en alerte orange pluie-inondation à compter du jeudi 26 septembre : l’Ain, le Jura et la Haute-Savoie.

Mais qu’est-ce que cette rivière atmosphérique ? «C’est de la vapeur d’eau transportée directement des Antilles et qui, sur une bande étroite, va être canalisée sur l’Europe. Il existe plusieurs rivières atmosphériques selon leurs sources et, pour celle-ci, on parle de “rhum express”, décrypte le météorologue Steven Tual à 20 Minutes. Des Charentes au Limousin et même jusqu’aux Alpes, les pluies seront remarquables.»

Ces pluies remarquables risquent d’avoir de fortes conséquences pour les cultures, comme le rapporte Serge Zaka : «Ces rapides alternances entre excès d’eau et sécheresses, soulignées dans les rapports du Giec pour le nord de la France, fragilisent la production agricole. Les sols sursaturés d’eau après de telles pluies peuvent asphyxier les racines des végétaux, provoquer des décalages de semis ou de récolte, rendre l’accès au champs impossible. A l’inverse, les sécheresses prolongées assoiffent les cultures, décalent également les semis.»

Ces rivières ont beau être assez fréquentes, les chercheurs s’attendent à ce que le réchauffement climatique augmente leur force et leur durée. Chaque degré supplémentaire entraîne en effet une augmentation de 7 % de l’humidité dans l’air. Or, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), cette hausse de l’humidité engendre une hausse des précipitations et une intensification des épisodes de pluie diluvienne associés sur l’Europe occidentale et la côte ouest des Etats-Unis.