Menu
Libération
Interview

Rationnement d’eau à Bogotá : «Enormément de villes ont connu ce genre de crises par le passé»

Article réservé aux abonnés
Le Libé des écrivain·esdossier
Alors que la capitale colombienne rationne l’eau potable depuis ce jeudi 11 avril, le géographe David Blanchon rappelle que cette situation n’est pas nouvelle et que des solutions existent, notamment pour s’y préparer.
Le réservoir d'eau de San Rafael, qui dessert Bogotá, lundi 8 avril. (Fernando Vergara/AP)
par Sophie Avon
publié le 12 avril 2024 à 2h42

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 12, 13 et 14 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour un numéro exceptionnel et un supplément de 8 pages spécial Québec. Hervé Le Tellier et Dany Laferrière sont les rédacteurs en chef de cette 17e édition du Libé des écrivains. Retrouvez tous les articles ici.

Face à la baisse alarmante de ses réserves hydriques, la ville colombienne de Bogotá, qui compte plus de 8 millions d’habitants, rationne l’eau depuis jeudi 11 avril : une coupure tous les dix jours dans neuf zones déterminées. Cette mesure, exceptionnelle dans une capitale, n’est pourtant pas inédite et tend à se répandre. David Blanchon, auteur de Géopolitique de l’eau (éd. Le Cavalier bleu) et professeur de géographie à l’Université de Paris-Nanterre, rappelle l’aspect complexe et multifactoriel de cette situation liée au réchauffement climatique.

Cette situation de crise à Bogotá est-elle inédite ?

Non, énormément de villes ont connu ce genre de crises par le passé. Notamment Athènes, à la fin des années 90, et plus récemment Barcelone ou Le Cap en 2018. Cette métropole d’Afrique du Sud redoutait l’effondrement de son système d’alimentation d’eau. La liste est longue de ces villes, souvent dans l’hémisphère Sud, qui ont traversé ce genre de crise.

Comment s’explique une telle pénurie en Colombie ?

Ces crises ont deux facteurs. Un climatique, qui est