A l’accueil des urgences, une infirmière soulève ses cheveux en soufflant «Oh là là, j’ai trop chaud !» En cette mi-juillet, moins d’un mois avant la nouvelle canicule qui frappe la France ces jours-ci, la chaleur commence à cogner sur la façade défraîchie de l’hôpital national des Quinze-Vingts, dans le XIIe arrondissement de Paris. Dehors, le thermomètre affiche 30°C. Dedans, il fait à peine moins et les patients suent en silence. «Ici, ça n’est pas climatisé, mais les salles de consultation le sont», rassurent les standardistes, collées à un ventilateur.
Quelque 300 000 malades sont pris en charge chaque année dans ce centre hospitalier spécialisé en ophtalmologie. Un flux plus difficile à gérer en été, quand la canicule échauffe les esprits. A certaines périodes, il faut déménager des salles de consultations trop exposées au soleil. Même les neuf blocs opératoires peinent à être maintenus à 20°C. Pendant longtemps, l’équipe a traversé les épisodes de chaleur dans cette passoire thermique construite dans les années 60, mais comment y faire face quand Paris connaîtra régulièrement 50°C à l’ombre ?
Dans son bureau sans clim, le directeur général de l’hôpital par intérim, Nils Avanturier, reçoit en costume. Un ventilateur dort dans un coin de la pièce. «Nous avons des réclamations de la part de patients et de soignants