Saison glaciaire funeste pour les Alpes françaises. Après une année 2022 sans précédent, qui avait fait perdre à jamais presque 4 mètres d’épaisseur aux géants blancs, c’est l’heure du bilan 2023. Et les premières données confiées à Libération par le service national d’observation Glacioclim, responsable de l’inventaire des glaciers alpins depuis des décennies, ne sont en rien réjouissantes. Cette année aussi a fortement abîmé, malmené et érodé les mastodontes de la chaîne montagneuse. L’enseignante et chercheuse à l’Institut des géosciences de l’Environnement (IGE) Delphine Six est la responsable de Glacioclim. Son équipe vient de terminer les mesures annuelles sur cinq glaciers «témoins» des Alpes (Saint-Sorlin, Mer de glace, Argentière, Gébroulaz et glacier Blanc). Elle en tire aujourd’hui les principaux constats.
Quel premier bilan dressez-vous de la fonte des glaciers des Alpes françaises en 2023 ?
Pour l’instant, tout n’est pas précisément calculé, mais voici la tendance générale : 2023 figure parmi le top cinq des années les plus négatives jamais observées. C’est moins catastrophique que 2022, qui avait été exceptionnelle à tous points de vue, avec un hiver peu enneigé, un mois de juin quasiment caniculaire et un été de chaleurs records. Mais il ne faut surtout pas minimiser 2023. Selon nos premières données sur trois des cinq glaciers que nous observons, plusieurs mètres de glace ont encore été rab