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Libération
Enquête

A la COP 28, la chasse aux fuites de méthane, ces marées noires atmosphériques invisibles, est déclarée

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Si ce gaz climaticide, méconnu du grand public, était au cœur des débats à la COP 28 ce week-end, c’est parce que son élimination, relativement simple, permettrait de gagner un temps précieux dans la course contre le réchauffement, grâce à un satellite capable de traquer les super émetteurs.
Jeudi 29 novembre, la start-up française Kayrros a publié une carte interactive explosive exposant les «super émetteurs» de méthane aux quatre coins du globe entre 2019 et aujourd’hui. (Kayrros)
publié le 2 décembre 2023 à 16h19
(mis à jour le 3 décembre 2023 à 16h19)

Les tractations diplomatiques sont en ébullition à la conférence annuelle des Nations unies sur le climat (COP 28) qui se tient à Dubaï. Et l’étau se resserre autour de la foule d’industriels des énergies fossiles présents sur place. Responsables de la majorité des émissions de CO2 d’origine humaine, les compagnies pétrolières et gazières sont désormais également mises en cause au sujet des fuites de méthane (CH4, de son petit nom chimique). Jeudi 30 novembre, la start-up française Kayrros a en effet publié une carte interactive explosive exposant les «super émetteurs» de méthane aux quatre coins du globe entre 2019 et aujourd’hui. Russie, Chine, Etats-Unis, Emirats Arabes Unis, Turkménistan, Algérie, Argentine, Australie… Des centaines de cercles, violets ou orange en fonction du satellite qui a permis de les repérer, plus ou moins grands selon l’ampleur des émissions (d’un minimum de 500 kilos de méthane par heure), remplissent l’écran. On y observe une évidente corrélation entre le tracé des pipelines des grandes compagnies et les fuites astronomiques de ce gaz climatici