La COP28, qui entre dans la phase dure des négociations à Dubaï, est le moment de reconnaître collectivement le retard affligeant pris dans la lutte contre le changement climatique : le monde se dirige vers une hausse du thermomètre mondial deux fois plus élevée que l’objectif des +1,5°C figurant dans l’accord de Paris. Mais tout n’est pas perdu. A l’heure où les dégâts deviennent tangibles partout sur la planète, l’humanité peut encore sauver une partie des écosystèmes qui lui sont vitaux, limiter les souffrances à venir et maintenir une température à laquelle il serait possible de s’adapter. «C’est pourquoi je continue à témoigner, acquiesce Jean Jouzel, paléoclimatologue de renom et ancien vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). J’aime bien l’idée que chaque dixième de degré compte. Il ne faut pas être naïf mais continuer à tout faire pour limiter le changement climatique.» La fenêtre pour conserver un monde vivable se referme et on peut encore y glisser une main. Si l’objectif des 1,5°C semble compromis à cause de la lenteur de nos politiques publiques, stabiliser le réchauffement à 2°C voire un peu moins semble encore atteignable, à condition d’efforts supplémentaires et rapides.
Certes, beaucoup va être pe