Le changement climatique donne plus de force aux ouragans. Et cela a été particulièrement le cas en 2024 à cause de la surchauffe de l’Atlantique. Ce mercredi 20 novembre, une étude de l’institut de recherche américain Climate Central révèle que les onze ouragans de l’année se sont intensifiés de 14 à 45 kilomètres par heure. «Les émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre ont influencé les températures des surfaces marines dans le monde entier», a déclaré l’auteur de l’étude, Daniel Gilford, lors d’un échange avec la presse. Dans le golfe du Mexique, ces émissions ont fait monter les températures de surface de la mer d’environ 1,4°C par rapport à ce qu’elles auraient été dans un monde sans changement climatique.
Passage à la catégorie supérieure
Cette hausse renforce la puissance des vents des ouragans. Des phénomènes comme Debby et Oscar sont ainsi rapidement passés du statut de tempêtes tropicales à celui de véritables ouragans. Les ouragans comme Milton et Beryl ont gagné une catégorie sur l’échelle de Saffir-Simpson, de 4 à 5, en raison du changement climatique. Autre ouragan, Hélène, a grimpé de la catégorie 3 à 4. Et ce reclassement n’a rien d’anecdotique : chaque passage à une catégorie supérieure correspond à une multiplication par quatre environ du potentiel de destruction. Particulièrement dévastateur, Hélène a fait plus de 200 victimes, le deuxième ouragan le plus meurtrier à frapper le continent américain depuis plus d’un demi-siècle, derrière l’ouragan Katrina de 2005.
Interview
Selon une autre étude de Climate Central, entre 2019 et 2023, 84% des ouragans ont été considérablement renforcés par le réchauffement des océans dû à l’activité humaine. Bien que leurs deux études se soient concentrées sur le bassin atlantique, les chercheurs affirment que leurs méthodes peuvent être appliquées aux cyclones tropicaux à l’échelle mondiale. Et les climatologues préviennent : les effets risquent de s’aggraver à mesure que les températures augmentent au-delà de 1,5°C. Des conséquences évoquées de longue date par les scientifiques. «L’intensité moyenne des cyclones tropicaux, la proportion de cyclones tropicaux de catégorie 4 et 5 et les taux de précipitations moyens associés devraient augmenter pour une hausse de la température mondiale de 2°C», précisaient les experts du Giec dans leur rapport spécial sur les océans en 2022.