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Réchauffement climatique : l’année 2024 risque d’être encore plus chaude que 2023

Le phénomène météorologique El Niño devrait pousser les températures mondiales vers de nouveaux sommets, surpassant l’année 2023 déjà record, annonce ce vendredi 12 janvier l’Organisation météorologique mondiale.
La réserve nationale américaine de Mojave, en Californie, le 30 juillet 2023. (David Swanson/AFP)
publié le 12 janvier 2024 à 18h51

L’année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre à peine achevée, 2024 pourrait bien pulvériser ce record, alertent les Nations unies ce vendredi 12 janvier. Alors que chaque mois entre juin et décembre 2023 a battu des records de chaleur à l’échelle mondiale, la tendance au réchauffement devrait se poursuivre cette année sous l’impulsion du phénomène météorologique El Niño, apparu mi-2023, explique l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

«Etant donné qu’El Niño a généralement le plus grand impact sur les températures mondiales après son pic, 2024 pourrait être encore plus chaude» que l’année passée, a prévenu la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo. Les scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) ont le même constat : il y a une chance sur trois que 2024 soit plus chaude que 2023, et 99 % de chances que 2024 se classe parmi les cinq années les plus chaudes de tous les temps.

La température a été 1,45 °C plus chaude en 2023

Le rapport annuel de l’OMM sur les températures dans le monde - qui compile plusieurs bases de données reconnues - le confirme, 2023 a été «de loin» l’année la plus chaude jamais enregistrée. La température mondiale moyenne annuelle en 2023 était de 1,45 °C au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900), alors que l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat table sur + 1,5 °C de réchauffement. De son côté, l’observatoire européen Copernicus a calculé que 2023 a été 1,48 °C plus chaude qu’à l’ère préindustrielle, dans son bilan annuel publié quelques jours plus tôt.

Enfin, selon la NOAA, le troisième organisme de référence, la température mondiale à la surface en 2023 était de 1,18 °C supérieure à la moyenne du XXe siècle. Ainsi, 2023 pulvérise l’année record de 2016, sur la première marche du podium jusque-là. L’Arctique, le nord de l’Amérique du Nord, l’Asie centrale, l’Atlantique Nord et l’est du Pacifique tropical notamment ont été particulièrement plus chauds, selon ce rapport.

Pour Celeste Saulo, le changement climatique «s’intensifie» et constitue «le plus grand défi auquel l’humanité soit confrontée». Elle souligne l’urgence de la situation : «Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre plus longtemps. Nous agissons déjà, mais nous devons faire davantage et nous devons le faire rapidement. Nous devons réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et accélérer la transition vers les sources d’énergie renouvelables.»

Sans action, un «avenir catastrophique»

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, habitué des phrases chocs, a pour sa part dénoncé les actions de l’humanité qui «brûlent la Terre». «2023 n’est qu’un simple aperçu de l’avenir catastrophique qui nous attend si nous n’agissons pas maintenant», a-t-il prévenu.

L’OMM, qui compile les jeux de données de six sources à la réputation solide, souligne que depuis les années 80, chaque décennie avait été plus chaude que la précédente et que les neuf années les plus chaudes jamais enregistrées l’avaient toutes été entre 2015 et 2023. Même si la température moyenne de la surface de la Terre dépasse la barre des 1,5 °C en 2024, cela ne signifie pas que le monde a failli à son objectif. Cela ne se produirait qu’après plusieurs années successives au-dessus de ce niveau de référence.