«Parfois on s’y perd un peu.» Matthieu Sorel, climatologue à Météo France, comprend notre perplexité face à l’enchaînement de records de température. Quel sens leur donner ? Comment sont-ils établis ? La mesure du changement climatique engendré par les activités humaines n’est pas toujours limpide. Par exemple, selon les données du service européen sur le changement climatique, Copernicus, les douze derniers mois, entre juillet 2023 et juin 2024, représentent la plus longue série en cours de réchauffement mesuré au-dessus de la barre symbolique de 1,5 °C (l’objectif du fameux accord de Paris de 2015). Pourtant, durant l’année écoulée, le thermomètre n’affiche que 0,76 °C de plus par rapport aux normales saisonnières, toujours selon Copernicus. Et comment expliquer que le mois de juin ait été 0,67 °C supérieur aux normales saisonnières ? Bienvenue dans la galaxie subtile de ce que les météorologues appellent «les périodes de références».
Autre point de départ
La différence est assez simple à comprendre. Copernicus compare les températur