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En surface

Sécheresse des sols : un quart de l’Europe manque d’eau en avril, contre la moitié l’an dernier

Excepté en Espagne, les sols du continent européen sont globalement dans une meilleure situation hydrique qu’en 2022, selon des données des satellites Copernicus analysées vendredi 12 mai. Mais les réserves d’eau restent à des niveaux alarmants.
L'eau à un bas niveau au barrage de Vinça (Pyrénées-Orientales), le 20 mars 2023. (Raymond Roig/AFP)
publié le 13 mai 2023 à 8h21

Une bonne nouvelle en surface. La sécheresse des sols est bien moins marquée sur le continent européen qu’il y a un an, mais la situation est en revanche très dégradée en Espagne, selon des données satellitaires du programme européen Copernicus, analysées vendredi 12 mai.

Cet indicateur concerne la sécheresse des sols, analysable par des satellites, et non l’état des nappes phréatiques en sous-sol, qui se trouvent par exemple en France et en Espagne à des niveaux historiquement bas, bien en dessous des normales pour cette époque de l’année. La pluie est retombée en France en avril, sans forcément recharger ces nappes phréatiques car la végétation, en plein début de printemps, capte cette eau pour pousser.

27,68 % du territoire étudié par Copernicus (soit l’Europe et les bords de la Méditerranée) était en situation de sécheresse sur la période de dix jours du 21 avril au 30 avril 2023, note l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO). L’étendue de la sécheresse est stable par rapport aux dix jours précédents (27,52% du 11 au 20 avril).

Par rapport à l’année dernière, lors de laquelle le continent a également été frappé par une sécheresse, la situation apparaît bien plus favorable : en 2022, à la même période, 47% des territoires étudiés par l’Observatoire européen de la sécheresse étaient en état de sécheresse, soit 20 points de plus.

Cette image globale à l’échelle du continent cache de fortes disparités selon les pays. Les chiffres sont beaucoup moins bons en Espagne, confrontée à l’une des pires sécheresses de son histoire récente, en surface comme en sous-sol.

Le pays subissait ainsi le mois dernier l’un des cinq plus gros épisodes de sécheresses depuis le début des mesures de l’EDO en 2012. 79,48% du territoire Espagnol était ainsi touché par la sécheresse, 64,94 % en situation de déficit d’humidité des sols, et 14,54% en état d’alerte.

Le gouvernement espagnol a dévoilé jeudi un plan d’urgence de plus de deux milliards d’euros pour faire face à cette situation et secourir un secteur agricole en grande souffrance. Un peu moins des deux tiers de cette somme doivent servir à la construction de nouvelles infrastructures pour remédier à la pénurie d’eau dans certaines régions, notamment des usines de désalinisation de l’eau de mer et des systèmes pour accroître la réutilisation d’eaux usées.

En France, cette année, le gouvernement et les préfets ont décidé tôt d’un plus grand nombre de restrictions d’utilisation de l’eau que l’an dernier, pour économiser les nappes phréatiques, notamment dans le sud près de la frontière espagnole (Pyrénées-Orientales), la décision la plus récente datant de vendredi dans l’Hérault.