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Bordel aqueux

Sécheresse: en France, les «guerres de l’eau» montent d’un cran

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Alimentationdossier
Alors que les ressources en eau ont déjà diminué en France de 14% en vingt ans, les épisodes exceptionnels de sécheresse de cette année mettent en exergue les conflits d’usage. Faute de réponses adéquates, les crises risquent de se multiplier.
Des employés municipaux vident l'eau de la piscine Alfred-Nakache, à Toulouse, le 6 septembre. (Charly Triballeau/AFP)
publié le 29 septembre 2022 à 18h57

Des départements en alerte sécheresse soumis à des restrictions dès le mois d’avril, une centaine de communes sans eau potable en plein été, un vol d’eau en Ardèche pour arroser une piste de motocross, des jacuzzis éventrés dans les Vosges, des greens de golf détériorés à Toulouse, des bassines d’agriculteurs dégradées en Vendée, des centrales autorisées à dépasser des seuils d’échauffement des rivières pour se refroidir, jusqu’à 80 départements en gestion de crise, comme par exemple les Côtes-d’Armor, où le préfet a alerté lundi sur un «risque sérieux de rupture de l’alimentation en eau potable» dans les semaines à venir… La sécheresse historique de 2022, étendue à l’ensemble du pays, a exacerbé les conflits sur le partage de l’or bleu. Sylvain Barone, chercheur en sciences politiques et spécialiste de l’eau à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), confirme un «accroissement» de ces frictions. «Cet été, on a vu une sécheresse qui a duré six ou sept mois et mis à mal beaucoup d’usages de l’eau. Elle a mis en exergue la fragilité de notre croyance sur l’abondance de l’eau», abonde Florence Habets, hydroclimatologue et directrice de recherches au CNRS.

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