Après les mois de juin, juillet et août les plus chauds jamais enregistrés sur Terre, le mois de septembre 2023 prolonge le triste palmarès d’une année bouillante. Ce mois-ci, les températures ont été exceptionnellement élevées à l’échelle mondiale : de quoi faire de 2023 une année record. L’observatoire européen du climat Copernicus publie ce jeudi 5 octobre son bulletin climatique mensuel et ces données révèlent un monde en pleine fournaise.
Avec une température moyenne de 16,38 °C, les derniers jours de l’été et les premiers de l’automne ont été particulièrement torrides, battant ainsi le précédent record du mois de septembre le plus chaud, enregistré en 2020. Ainsi, septembre 2023 a été plus chaud de 1,75 °C par rapport à un mois de septembre préindustriel, la période de référence se situant entre 1850 et 1900.
Si d’autres mois ont été plus chauds, comme juin 2023 et ses 16,7 °C, c’est bien septembre 2023 qui présente l’anomalie de température la plus élevée depuis 1940. L’observatoire Copernicus affirme que ce mois-ci a enregistré une anomalie de 0,93 °C par rapport à la moyenne d’un mois de septembre de la période 1991-2020, pourtant déjà marquée par le réchauffement climatique.
La période janvier-septembre 2023 bat tous les records
De janvier à septembre 2023, la température mondiale a été supérieure de 1,4°C par rapport aux niveaux préindustriels. Une température qui se rapproche dangereusement de l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, selon lequel l’humanité doit limiter le réchauffement à 1,5 °C. Un seuil à partir duquel les effets du climat seront particulièrement néfastes pour les écosystèmes et le vivant.
Une seule année à +1,5 °C ne signifie pas que nous aurons franchi de manière irrévocable le cap emblématique de l’accord de Paris car il faut une période prolongée au-delà de ce seuil pour l’avoir officiellement dépassé. Malgré tout, au rythme actuel de réchauffement, les +1,5 °C pourraient être atteints dès les années 2030, projette l’observatoire dans son moniteur sur l’évolution de la température mondiale.
«Effondrement»
Pour la période janvier-septembre 2023, la température mondiale a excédé celle de la période équivalente de 2016, année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. De quoi mener l’année 2023 dans son ensemble vers la première marche du podium. En Europe, où le réchauffement est deux fois plus rapide qu’ailleurs dans le monde, le mois de septembre 2023 a également été le plus chaud jamais enregistré. La température y a excédé de 2,51 °C la moyenne d’un mois de septembre de la période 1991-2020.
Océan en surchauffe et banquise fondue
Côté océan aussi, le mercure s’est emballé : la température moyenne à la surface de la mer en septembre a atteint 20,92 °C, soit la température la plus élevée jamais enregistrée pour un tel mois et la deuxième plus élevée tous mois confondus, derrière août 2023.
Les données sont tout aussi catastrophiques pour la glace de mer en Antarctique, restée à un niveau bas record tout le mois. «Les étendues quotidiennes et mensuelles ont atteint en septembre leurs maxima annuels les plus bas enregistrés par satellite, l’étendue mensuelle étant inférieure de 9 % à la moyenne», souligne l’observatoire. De l’autre côté du globe, en Arctique, l’étendue mensuelle de la banquise s’est classée au cinquième rang, avec 18 % de moins que la moyenne.
Les précipitations en ce premier mois d’automne ont été dantesques dans certaines régions du monde. En Grèce, les pluies diluviennes, associées à la tempête Daniel, ont apporté des «conditions plus humides que la moyenne» dans le pays. Cette tempête a également été à l’origine des inondations dévastatrices en Libye. Le sud du Brésil et le sud du Chili ont aussi connu des précipitations extrêmes.
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En Europe, le mois de septembre 2023 a été plus humide que la moyenne dans plusieurs régions, notamment dans l’ouest de la péninsule ibérique, en Irlande, dans le nord de la Grande-Bretagne et en Scandinavie. D’autres régions du monde, elles, ont subi une sécheresse anormale, comme certaines parties de l’Europe, le sud-est des Etats-Unis, le Mexique, l’Asie centrale et l’Australie, où le mois de septembre a été le plus sec jamais enregistré.
«Les températures sans précédent pour cette période de l’année – observées après un été exceptionnel – ont battu des records de façon extraordinaire, note Samantha Burgess, directrice adjointe de Copernicus. A deux mois de la COP28, l’urgence d’une action climatique ambitieuse n’a jamais été aussi grande.»