Dès l’entrée de la station de la Mauselaine, à Gérardmer (Vosges), un écran géant plante le décor. «Pistes ouvertes : 4 /22. Remontées mécaniques : 3 /18.» Et diffuse un message par intermittence, entre des vidéos anachroniques de soleil et de skieurs en pleine action : «En raison des conditions météorologiques trop clémentes, nous sommes contraints de fermer la station les lundis, mardis et jeudis. Merci de votre compréhension.»
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A la cime des conifères, pas de soleil mais un épais brouillard, 3°C à 4°C, et une fine bruine ininterrompue qui mouille doucement mais sûrement ceux qui ont eu le courage de mettre le nez dehors. Car aujourd’hui, c’est dimanche, et la station de moyenne montagne est bien ouverte, malgré le mauvais temps. Sur le mal nommé «front de neige», beaucoup de familles. Des enfants font de la luge sur des bandes de poudreuse artificielle, perdues au milieu d’une herbe jaune et verte. Loin des grandes foules : le parking de la station – 1 200 places, l’un des plus grands de la région – est aux trois-quarts vide.
Nous sommes à 850 mètres d’altitude, un 4 février, et, faute de neige, la saison d’hiver «est déjà quasiment cuite», selon le directeur de la station, Benoît Perrin. Le trentenaire fait visiter les installations sans langue de bois vis-à-vis du réchauffement. Pour lui, la Mauselaine doit revoir son modèle économique, amputer à terme deux tiers de son domaine skiable, et «ne plus miser uniquement sur la neige». Question de sur