«Et nous voilà dans l’exacte même pièce où beaucoup d’entre nous, l’année dernière, ont déjà interpellé les Etats pour qu’ils cessent de financer et d’augmenter la production de pétrole et de gaz. Un an après, rien n’a changé, au contraire», rappelle, dans un bref rire exaspéré Mia Moisio, analyste du groupe de recherche Climate Action Tracker, lors d’une des conférences annexes aux négociations de la 58e session intermédiaire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Cnucc) de Bonn, en Allemagne. Un rendez-vous annuel, où se rendent délégations gouvernementales et représentants de la société civile, six mois après la précédente COP climat, pour préparer la suivante. Un événement à deux vitesses : les discours diplomates des uns et les laïus catégoriques des autres restent immiscibles, en particulier cette année.
Depuis le 5 juin, militants et experts du climat se relaient pour faire état de l’urgente nécessité de transformer radicalement notre modèle économique, prisonnier des énergies fossiles. Le sujet est omniprésent dans les débats parallèles organisés par les ONG. Venus du monde entier, les activistes répètent, las mais tenaces, que pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5° C – l’objectif collectif de l’Accord de Paris de 2015 – la priorité est d