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Analyse

Sommet climat de l’ONU à Bonn : le débat sur la fin de l’énergie fossile reste enterré

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Malgré les pressions des associations et les rapports scientifiques, la question des énergies fossiles, premières responsables des gaz à effet de serre, n’était pas au programme des négociations à Bonn en vue du sommet sur le climat prévu à Dubaï en décembre. Un décalage avec la réalité qui interroge.
Sultan al-Jaber, le président de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Bonn (Allemagne), le 8 juin. (Martin Meissner/AP)
par Mathilde Roche, envoyée spéciale à Bonn
publié le 13 juin 2023 à 20h24

«Et nous voilà dans l’exacte même pièce où beaucoup d’entre nous, l’année dernière, ont déjà interpellé les Etats pour qu’ils cessent de financer et d’augmenter la production de pétrole et de gaz. Un an après, rien n’a changé, au contraire», rappelle, dans un bref rire exaspéré Mia Moisio, analyste du groupe de recherche Climate Action Tracker, lors d’une des conférences annexes aux négociations de la 58e session intermédiaire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Cnucc) de Bonn, en Allemagne. Un rendez-vous annuel, où se rendent délégations gouvernementales et représentants de la société civile, six mois après la précédente COP climat, pour préparer la suivante. Un événement à deux vitesses : les discours diplomates des uns et les laïus catégoriques des autres restent immiscibles, en particulier cette année.

Depuis le 5 juin, militants et experts du climat se relaient pour faire état de l’urgente nécessité de transformer radicalement notre modèle économique, prisonnier des énergies fossiles. Le sujet est omniprésent dans les débats parallèles organisés par les ONG. Venus du monde entier, les activistes répètent, las mais tenaces, que pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5° C – l’objectif collectif de l’Accord de Paris de 2015 – la priorité est d