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Justice

Tableau de Claude Monet aspergé de soupe : deux militantes écologistes condamnées en appel

Deux membres du collectif Riposte alimentaire ont été condamnées ce mardi 14 janvier en appel à Lyon à une amende de 300 euros. Elles avaient été relaxées en première instance, au motif que la toile, sous vitre, n’avait pas subi de dommage.
L'action des militantes de Riposte Alimentaire, qui avaient aspergé Printemps de Claude Monet avec de la soupe aux Beaux-Arts de Lyon en février 2024. (Instagram @ripostealimentaire )
publié le 14 janvier 2025 à 17h02

Retournement de situation. Après avoir été relaxées en juin 2024, deux militantes du collectif écologiste Riposte alimentaire ont été condamnées ce mardi 14 janvier en appel à Lyon pour «dégradation légère». Elles avaient aspergé de soupe un tableau de Monet, Printemps, en février 2024 aux Beaux-Arts de Lyon.

En première instance, les deux jeunes femmes, poursuivies pour avoir «volontairement dégradé le tableau de Claude Monet le Printemps», avaient été relaxées, au motif que la toile, sous vitre, n’avait pas subi de dommage. Une décision dont le parquet avait fait appel.

En deuxième instance, la cour d’appel les a déclarées coupables après avoir requalifié les faits en une «infraction moins grave», et les a condamnées à 300 euros d’amende, avec sursis pour l’une d’entre elles, a précisé l’avocate de la défense Adeline Dubost. Elles ont par ailleurs été relaxées du délit de refus de se soumettre au prélèvement de matériel biologique.

La décision de mardi «questionne par rapport à des décisions d’autres juridictions sur l’usage de la liberté d’expression et ses limites», a réagi Me Dubost, qui argue de la nature «politique» d’un geste, relevant donc de la liberté d’expression.

Riposte alimentaire, qui se présente comme une «campagne de résistance civile française», milite pour la mise en place d’un système similaire à la sécurité sociale qui permettrait à chacun d’accéder à une alimentation durable. Le mouvement écologiste avait revendiqué une action similaire contre la Joconde. En janvier 2024, des militants avaient aspergé l’œuvre de Léonard De Vinci de soupe au potiron.

Plusieurs musées ciblés

Ce mode d’action a été employé à plusieurs reprises par des activistes dans plusieurs musées à travers le monde. Soigneusement protégée depuis 2005, la Joconde avait ainsi été la cible d’une tarte à la crème en mai 2022.

Quelques mois plus tard, en octobre de la même année, deux jeunes femmes du groupe Just Stop Oil avaient également projeté le contenu de deux boîtes de soupe à la tomate sur le tableau de Van Gogh les Tournesols à la National Gallery à Londres, avant de se coller au mur en criant : «Qu’est-ce qui vaut le plus, l’art ou la vie ?»

Des militants ont également collé leurs mains sur une peinture de Goya à Madrid, maculé de peinture rouge et noire la cage de plexiglas entourant la Petite Danseuse de 14 ans de Degas à Washington, ou encore étalé de la purée de pommes de terre sur un chef-d’œuvre de Claude Monet à Potsdam, près de Berlin.