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Libération
Dérèglement climatique

Tempête Aline : «On ne peut pas dire que le pire est derrière nous», alerte Christophe Béchu

Le ministre de la Transition écologique, en visite à Saint-Martin-Vésubie ce lundi, souhaite préparer plus rapidement les communes du sud de la France aux prochaines dépressions météorologiques.
Le ministre français de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu en visite à Saint-Martin-Vesubie, France, le 23 octobre 2023. (Laurent Coust /ABACA)
publié le 23 octobre 2023 à 16h56

En quelques heures, la tempête Aline a fait basculer Saint-Martin-Vésubie trois ans en arrière. Vendredi dernier, entre 4 heures et 10 heures du matin, le débit de la Vésubie a bondi de 60 à 200m3 par seconde et submergé deux ponts provisoires, vestiges de la reconstruction post-tempête Alex qui avait dévastée la commune en 2020. «Aline n’était pas Alex mais Aline a ravivé les blessures d’Alex et insisté sur certaines plaies», a déclaré le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en visite ce lundi à Saint-Martin-Vésubie.

Le département des Alpes-Maritimes était, pour la première fois depuis 2020, placé en alerte rouge «pluie inondation». Cette fois-ci, aucune victime n’est à déplorer, contrairement aux dix morts et huit disparus d’Alex, et ce, en partie grâce aux mesures préventives : écoles et lieux publics fermés, habitations dangereuses évacuées, secours prépositionnés, etc. «Malheureusement, les conditions pour que cela recommence sont réunies. Le dérèglement climatique fait craindre d’autres épisodes, plus fréquents. On ne peut pas dire que le pire est derrière nous», a prévenu le ministre.

Pourtant, les efforts de reconstruction depuis trois ans ont porté leurs fruits : «Environ 80 % de ce qui était prévu a été réalisé, et là où cela a été fait, quasiment tout a tenu», a-t-il relevé. Mais certains chantiers n’ont pas encore débuté, comme le pont définitif menant à Venanson. D’où la colère des habitants, exprimée par la maire du village, Laetitia Loré : «Est-ce qu’on peut rester vivre ici ? Il est hors de question qu’on attende encore trois ans pour avoir des structures définitives».

L’élue regrette que les travaux de la tempête Alex aient pris autant de temps. «Si les travaux avaient été faits de manière durable, le village n’aurait pas été coupé» par la tempête Aline, estime-t-elle au micro de BFMTV. Pour «donner de la visibilité», le ministre a annoncé qu’il tiendrait dès fin novembre le prochain conseil de la reconstruction, prévu normalement début 2024, et a demandé au préfet de lister les blocages. Les procédures mises en place au lendemain de la tempête Alex «n’ont pas été efficaces jusqu’au bout. Il faut se remettre en mode urgence», a-t-il reconnu.

Dimanche, la préfecture a réquisitionné cinq entreprises locales de BTP qui ont affairé pelleteuses et engins de travaux dès ce lundi, pour déblayer le lit de la rivière et renforcer les abords des deux ponts provisoires. De quoi les rendre à nouveau praticables dans les prochains jours.