Tempête Benjamin : un touriste allemand meurt en Corse, emporté par une crue

Encore 38 000 foyers étaient privés d’électricité en début de soirée ce jeudi alors que la tempête Benjamin, dont les rafales de vent ont dépassé les 100 km/h dans une bonne partie du pays, traverse encore la France, a annoncé le ministre de l’Economie Roland Lescure sur France 2. «On était à 140 000 ce matin», a-t-il déclaré, disant espérer que la situation serait rétablie «très vite».

En raison des vents violents, les perturbations dans les transports restent nombreuses ce jeudi soir en Corse. Si la vigilance orange doit être levée vendredi matin, les ports de Bastia et de l’Ile-Rousse resteront fermés toute la journée a annoncé la préfecture de Haute-Corse.

Dans son dernier bulletin publié à 18 heures, Météo France annonce que seuls deux départements restent en vigilance orange pour «vent» ce jeudi soir : la Corse-du-Sud et la Haute-Corse. Des rafales «jusqu’à 160 à 170 km/h sur le Cap Corse» sont attendues dans la soirée. Le vent diminuera d’intensité au fil de la nuit sur la Corse-du-Sud, puis vendredi matin en Haute-Corse.

La direction générale de l’aviation civile (DGAC) indique dans un message sur X que «le trafic aérien est perturbé au départ et à l’arrivée des aéroports situés à proximité du littoral». Des retards et annulations sont à prévoir.

Alors que 140 000 foyers étaient privés d’électricité en milieu d’après-midi, ce nombre a été réduit à environ 60 000 ce jeudi soir, annonce Roland Lescure. «L’épisode n’est pas terminé. On fera le bilan de cet épisode quand il sera terminé, mais en tout cas, du côté de l’électricité, on a plutôt des bonnes nouvelles, a-t-il ajouté depuis Puteaux (Hauts-de-Seine), où une cellule de crise se tient dans les bureaux d’Enedis. On va continuer à tout faire pour qu’ils la récupèrent très vite.»

Dans un point presse tenu depuis la cellule de crise du ministère de l’Intérieur, Laurent Nuñez a salué la «mobilisation importante des sapeurs-pompiers» : 1 200 d’entre eux ont été mobilisés ce jeudi, sur plus de 600 interventions. Le tout «essentiellement pour des branches qui sont tombées sur des voies de circulation ferrées ou routières».

Dans un point de situation publié en début d’après-midi, la SNCF indique «qu’une trentaine d’arbres sont tombés dont une dizaine a d’ores et déjà été dégagée par les agents de SNCF Réseau». Et de détailler : «Les premières reconnaissances de lignes sur lesquelles les circulations étaient interrompues vont commencer dans les Pays de la Loire après le passage de la tempête. D’autres suivront.»

Ils sont quatre à s’être retrouvés bloqués en pleine mer, dans les eaux normandes, ce jeudi matin de tempête, alors que des bourrasques violentes déferlaient sur la côte. Victimes d’une panne de moteur, alors qu’ils se trouvaient à 80 km au nord de Ouistreham (Calvados). Comme le raconte Ouest-France, ces quatre pêcheurs ont été hélitreuillés jusqu’à la terre ferme. Un ferry a même été dérouté pour faire barrage au vent le temps de l’intervention. Leur bateau, le Perle d’Albâtre, a lui aussi été ramené par la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) jusqu’aux écluses de Ouistreham. Une belle frayeur.

Les services météorologiques baptisent les tempêtes pour améliorer la communication des règles de sécurité, mais ne choisissent un nom à un phénomène que lorsque ce dernier se révèle dangereux. Nos explications.

Dans l’un des départements les plus touchés par la tempête Benjamin, 7 500 foyers étaient encore privés d’électricité à 12 h 30, selon un bilan publié par la préfecture de Gironde. Une trentaine d’interventions ont été menées par les secours, «principalement pour des chutes d’arbres ou de câbles électriques». Mais les vents violents ont entraîné «peu de dégâts matériels et humains» (deux personnes, un conducteur de bus et une sapeur-pompier, ont été légèrement blessées). «Les vents sont désormais en nette diminution, bien que quelques rafales isolées puissent encore se produire dans les heures à venir».

Tandis que plusieurs personnes ont été blessées ce jeudi matin en Charente-Maritime après des chutes d’arbres et des obstacles sur les routes, deux personnes ont également été touchées en Gironde à la mi-journée. A Pessac, une femme pompier de 44 ans a chuté d’une échelle alors qu’elle était en intervention sur le toit d’une maison, rapporte ICI Gironde. A Lormont, un conducteur de bus a également dû être hospitalisé après une chute d’arbre sur son bus en circulation.

Dans son dernier bulletin publié à midi, Météo France annonce la fin de l’alerte orange «vent» dans la Manche, où des rafales atteignant les 135 km/h ont été enregistrées ce matin. De nombreux trains sont par ailleurs à l’arrêt dans le département ce jeudi, tout comme sur la quasi-totalité de la Normandie. Dix-huit départements sont toujours placés en vigilance orange pour «vent», «pluie inondation» et «vagues submersion».

Alors que les rafales de vent continuent de déferler sur la France, notamment sur la façade atlantique, Brice Blondel, préfet de la Charente-Maritime, annonce sur BFM TV «un certain nombre d’accidents liés à des branches tombées sur la route ou des arbres qui se sont couchés». Trois personnes ont été légèrement blessées, mais «pas d’hospitalisation». Il précise que la «situation est maîtrisée à ce stade», mais le département sera «encore au cœur du phénomène jusqu’à 14 /15 heures». De son côté, la préfecture maritime de l’Atlantique a invité les plaisanciers à «reporter leur sortie» sur la façade ouest.