Total a suspendu sine die lundi son gigantesque projet d’usine de gaz naturel liquéfié (GNL, ou LNG en anglais) dans le nord-est du Mozambique, interrompu début avril après une attaque jihadiste à Palma, dans la province de Cabo Delgado. Mais le pétrolier français comme les banques qui le financent doivent aller plus loin et renoncer définitivement à ce chantier, comme à tout autre projet gazier, estime Lorette Philippot, chargée de campagne finance privée aux Amis de la Terre France.
Le gel du mega-projet gazier de Total au Mozambique était-il prévisible ?
Oui. Depuis 2017, et dans un rapport de juin dernier, nous alertons sur le drame humain et environnemental qui se joue au Mozambique, où ont été découvertes d’immenses réserves gazières, parmi les plus importantes au monde. Total, mais aussi l’italien Eni et l’américain ExxonMobil prévoient de les exploiter en investissant dans des infrastructures à hauteur de 58 milliards de dollars [48 milliards d’euros, ndlr] : 20 milliards [16,5] pour le projet de Total, 8 [6,5]