Comment un monde bascule-t-il ? Le 4 février 2025, des employés du Doge, le département de l’efficacité gouvernementale mené au sein de l’administration Trump par le milliardaire Elon Musk, débarquent comme des cow-boys au siège de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) à Silver Spring, dans le Maryland. Ils réclament notamment l’accès aux systèmes informatiques afin de préparer des coupes budgétaires et des licenciements… De l’autre côté de l’Atlantique, Fabrice Pernet, chercheur à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) termine une journée de travail sur les puits de carbone, l’acidification des océans et ses conséquences sur les organismes marins. En début de soirée, un article du média américain Wired apparaît sur son téléphone : des employés de la NOAA ont reçu pour ordre d’interrompre «tous les engagements internationaux» avec des chercheurs étrangers. «Ça y est, on y est, pense-t-il alors. La science est prise d’assaut, on est dans l’Amérique orwellienne…» Il en parle à ses collègues, à sa femme, à ses enfants… Le 6 février, à 19h47, il envoie un mail à une collaboratrice de la NOAA : «Hope you’re doing OK. Just read this article. Hard times. Best» («J’espère que ça va. Je viens just
Reportage
«Tout est en pause» : la stupeur des chercheurs de l’Ifremer face au silence radio imposé par Trump à leurs partenaires américains
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Des techniciens au bord du bassin d'essais, ou bassin profond de houle, sur le site de l'Ifremer à Brest-Plouzané. (Julie Hascoët/ Libération)
publié le 22 avril 2025 à 11h58
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