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Libération
Bonne nouvelle

Un gaz nocif pour la couche d’ozone décline plus vite que prévu

Grâce aux engagements internationaux, les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), ces gaz climaticides utilisés dans les systèmes de réfrigération, de climatisation et les aérosols, sont en baisse, selon une étude publiée dans la revue «Nature Climate Change».
En 2016, un engagement international a acté l’élimination progressive des substances appauvrissant la couche d’ozone utilisées notamment dans les aérosols. (Fiordaliso/Getty Images)
publié le 11 juin 2024 à 19h28

Les engagements internationaux pour protéger la couche d’ozone portent leurs fruits : les concentrations dans l’atmosphère d’une famille de gaz nocifs, les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), ont commencé à décliner plus vite que prévu, selon une étude publiée ce mardi 11 juin dans la revue Nature Climate Change. «C’est un succès et cela rend optimiste sur le fait que les traités en faveur du climat et de l’environnement peuvent marcher», salue Luke Western, de l’Université de Bristol, auteur principal de l’étude.

Le chercheur britannique fait référence au Protocole de Montréal, signé en 1987, et aux amendements qui ont suivi, dont l’accord de Kigali, signé en 2016. Cet engagement international a en effet acté l’élimination progressive des substances appauvrissant la couche d’ozone utilisées pour la réfrigération, la climatisation, le gonflement de la mousse ou encore dans les aérosols. La production des chlorofluorocarbures (CFC) a ainsi été réduite à néant mais de puissants gaz à effet de serre au pouvoir réchauffant 1 000 à 10 000 fois plus élevés que le CO2 – les hydrochlorofluorocarbures – ont été développés pour les remplacer. Leur production et leur usage sont encore en voie d’élimination.

Exemple d’action collective réussie en faveur de l’environnement

L’équipe internationale qui publie l’étude ce mardi a démontré que le niveau de chlore destructeur de la couche d’ozone issu des HCFC a atteint son pic en 2021, soit cinq ans plus tôt que prévu. Les chercheurs se sont appuyés sur des mesures d’un réseau de stations spécialisées nommé Advanced Global Atmospheric Gases Experiment (AGAGE) ainsi que de données de l’Agence météorologique américaine (NOAA).

«En mettant en place des contrôles stricts et en promouvant les alternatives respectueuses de la couche d’ozone, le protocole a réussi à infléchir les émissions et les niveaux d’HCFC dans l’atmosphère, se réjouit Luke Western. Sans le Protocole de Montréal, ce succès n’aurait pas été possible, donc c’est une validation spectaculaire des engagements multilatéraux pour combattre la perte de la couche d’ozone stratosphérique, avec des bénéfices additionnels dans la lutte contre le changement climatique d’origine humaine.»

La protection de la couche d’ozone est régulièrement citée par les scientifiques comme un exemple d’action collective réussie en faveur de l’environnement. Selon la dernière estimation quadriennale du Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue), publiée début 2023, elle devrait «se reconstituer dans les quatre décennies à venir».