Une impression de déjà-vu, à seulement une semaine d’écart. Un nouvel épisode méditerranéen est prévu jusqu’à dimanche sur un large quart sud-est de la France. Les zones les plus à risque sont les Cévennes, les zones littorales du Languedoc, la Corse ou encore la région Paca. Ce vendredi, Météo-France a alors classé le Gard, les Alpes-Maritimes et le Var en vigilance orange pour pluie inondation. Des départements déjà touchés la semaine dernière par de fortes pluies qui ont provoqué des inondations exceptionnelles. Cette alerte orange se prolongera pour la journée de samedi. «Ces cumuls de pluies conséquents engendrent une forte réaction du cours d’eau de l’Aille et de l’Argens Aval qui est en vigilance orange ‘crue’», prévient également Météo-France.
Pour vendredi 25 octobre 2024 :
— VigiMétéoFrance (@VigiMeteoFrance) October 25, 2024
🟠 3 départements en Vigilance orange
Pour samedi 26 octobre 2024 :
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«Ce nouvel épisode pluvieux a commencé dès jeudi dans le Gard et l’Ardèche, mais il va surtout gagner en intensité pour la journée de samedi. Il s’agira de la journée la plus à surveiller», estime auprès de Libé Corentin Perrot, prévisionniste à l’institut météorologique. Il pointe «des risques d’averses orageuses intenses» ainsi que «des cumuls importants» de pluies «sur de courtes périodes».
La mise en place d’une vigilance orange est «très probable» samedi, notamment pour «l’Ardèche, les Bouches-du-Rhône, le Var ou les Alpes-Maritimes», même s’il est «encore trop prématuré [de] définir une zone précise», ajoute-t-il. Le sud de la région lyonnaise, très touchée par les épisodes d’inondations dantesques la semaine dernière, ne devrait cependant pas être concerné, rassure Corentin Perrot.
«Globalement, cet épisode méditerranéen sera moins intense que celui du 17 octobre, poursuit le prévisionniste. Mais il se distinguera par sa durée et l’accumulation progressive des précipitations sur les quatre prochains jours, d’autant qu’il arrive sur des sols déjà gorgés d’eau.» Jusqu’à 600 cm de pluie sont tombés par endroits la semaine dernière, soit l’équivalent des précipitations annuelles sur Paris. Le risque est que «les sols saturés ne puissent pas absorber ces nouvelles précipitations, créant donc des situations d’inondations».
La semaine dernière, le Premier ministre Michel Barnier déplorait «le pire épisode cévenol depuis quarante ans». A Limony, petit village de 840 habitants en Ardèche, certaines maisons sont devenues inhabitables après le passage d’une vague d’1m50, décrivent certains habitants dans la presse. Des dizaines de familles doivent être relogées.
«Le ciel nous est tombé sur la tête»
A l’approche de ce nouvel épisode méditerranéen, Marie-Noëlle D’Aniello, seconde adjointe à la mairie de la commune, reste sur ses gardes : «Le problème majeur, c’est que les berges ne sont pas stabilisées.» Elle se veut toutefois rassurante : a priori, ces pluies devraient être moins catastrophiques que les précédentes. «Nous menons une surveillance accrue, et nous mettons tout en œuvre pour protéger les vies humaines», assure-t-elle. Dans le département, 75 communes ont par ailleurs déposé mercredi un dossier pour demander leur classement en état de catastrophe naturelle, rapporte France Bleu.
Du côté de la ville de Givors, dans le Rhône, la prudence est également de mise, même si la région Rhône-Alpes devrait être – relativement – épargnée. Le plan communal de sauvegarde (PCS), outil visant à mobiliser les moyens d’interventions pour des situations de crise, a été déclenché par le maire Mohamed Boudjellaba. «La semaine dernière, le ciel nous est tombé sur la tête. Alors cette semaine encore, nous sommes en alerte, prêts à agir en fonction de ce qui se passera», soutient-il.
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Reste que pour l’élu, ces événements météos majeurs doivent faire office de rappel à l’ordre : «L’impact du changement climatique va avoir un coût astronomique sur nos populations.» Il appelle l’Etat à l’aide face aux «besoins de moyens colossaux pour apprendre à vivre avec ces changements et protéger les citoyens.» La Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé mercredi entre 350 et 420 millions d’euros le coût de ces crues historiques.
S’il est «courant d’avoir des épisodes méditerranéen ou cévenol à répétition à cette saison, et ce jusqu’à décembre», le prévisionniste Corentin Perrot souligne l’impact du dérèglement climatique «sur l’intensité» de ces événements. «A chaque degré de réchauffement supplémentaire, l’atmosphère peut contenir 7 % d’humidité en plus». Autant d’eau susceptible de retomber au sol. Selon une étude d’attribution du groupe de scientifiques Climameter, le réchauffement climatique a augmenté le volume des précipitations de 20 % lors du passage de la tempête Kirk au début du mois d’octobre.
Mise à jour : le vendredi 25 octobre, avec le placement en vigilance orange pluie-inondation des Alpes-Maritimes