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Libération
Enquête

Comment le lobby automobile a enfumé l’Europe sur les normes anti-pollution des voitures

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Le projet de nouvelle norme européenne pour les gaz d’échappement, Euro 7, est examiné par les eurodéputés le 8 novembre. Déjeuner secret, coups de pression... Une enquête du site VoxEurop, publiée par «Libé» et d’autres médias en Europe, montre comment le lobby des constructeurs a torpillé une première version beaucoup plus protectrice de la santé des citoyens.
La pollution de l’air due aux particules fines a causé au moins 238 000 décès prématurés dans l’Union européenne en 2020. (simonkr/Getty Images/iStockphoto)
par Stefano Valentino, Voxeurop, Lorenzo Di Stasi et James Jackson
publié le 7 novembre 2023 à 7h30

Silence, on pollue… et on va continuer de tuer. Pour l’instant, seule une poignée d’eurodéputés écologistes, de responsables d’ONG et les maires d’une dizaine de grandes villes s’inquiètent du nouveau projet européen de réglementation automobile antipollution. «Si elle devait être adoptée, la norme Euro 7 octroierait un permis de polluer et donc de tuer en s’affranchissant des normes de l’OMS et ce serait le nouveau scandale de santé publique à l’échelle européenne», alertent les édiles de Paris, Berlin ou Rome dans une pétition déposée auprès du Parlement européen.

C’est justement dans ce cénacle, en séance plénière, que tout pourrait se (dé)jouer, à partir du 8 novembre, date de début des discussions sur Euro 7. En public, enfin, après cinq ans de négociations secrètes. L’équation démocratique se pose ainsi : est-il acceptable, comme l’ont acté les Vingt-Sept en septembre, de conserver quasiment inchangées les limites actuelles d’émissions, alors que la pollution de l’air due aux particules fines a causé au moins 238 000 décès prématurés dans l’Union européenne (UE) en 2020 et celle générée par le dioxyde d’azote 49 000 décès prématurés ? L’intérêt