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Libération
Face sombre

Consommation d’électricité: plusieurs enseignes de supermarchés veulent faire dans la sobriété

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Leclerc, Carrefour, Lidl… Des groupes de grande distribution signent un protocole pour des économies d’énergie dans les magasins. Une décision bienvenue mais tardive et largement motivée par la hausse des prix plus que par conviction écologique.
Les enseignes lumineuses devraient s'éteindre «dès la fermeture du magasin» contre en général une heure après la fermeture actuellement. (Philippe Huguen /AFP)
publié le 18 juillet 2022 à 12h10

L’annonce tombe en pleine vague de chaleur et de grandes interrogations sur le dérèglement climatique. Dans un communiqué publié ce lundi, les enseignes de la grande distribution, de E. Leclerc à Picard en passant par Carrefour ou Casino, annoncent plusieurs mesures en faveur de la «sobriété énergétique». Mais ce plan ne sera déployé qu’à partir de l’automne, et vise surtout pour les enseignes engagées à faire des économies d’énergie à l’orée d’un hiver compliqué par le manque d’hydrocarbures russes.

«Devant le risque de pénuries d’approvisionnement électrique annoncées par le gouvernement pour cet hiver», la fédération Perifem, qui rassemble l’ensemble des acteurs de la distribution pour agir sur les sujets énergétiques ou environnementaux, a défini des «mesures communes et concrètes» pour baisser la consommation d’énergie des supermarchés, à compter du 15 octobre prochain.

Au menu : extinction les enseignes lumineuses «dès la fermeture du magasin» - contre en général une heure après la fermeture actuellement, comme l’exige un arrêté de 2018 -, ainsi que «la baisse systématique d’intensité lumineuse» en réduisant de moitié l’éclairage de la surface de vente avant l’arrivée du public et de 30 % lors des «périodes critiques de consommation».

Sont également prévues d’autres mesures comme «la coupure du renouvellement d’air la nuit, le décalage de la production de glace» et des mesures d’urgence prévoyant notamment de baisser la température des points de vente à 17 °C cet automne et cet hiver, en cas de demande d’une autorité régulatrice.

Un plan sobriété en préparation

Alors que «la facture électrique représentait 30 %» du résultat net des enseignes «avant les récentes envolées des coûts de l’énergie», il est «essentiel de réduire la facture énergétique et de se mobiliser ensemble pour éviter une répercussion trop importante sur les prix pour les consommateurs», reconnaît Perifem, alors que la Loi Élan prévoit en outre une réduction de la consommation énergétique des magasins de 40 % à horizon 2030.

Le président Emmanuel Macron expliquait le 14 juillet que l’État préparait un «plan de sobriété» énergétique pour faire face au risque de pénurie liée à la guerre en Ukraine, appelant à «rentrer collectivement dans une logique de sobriété».

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher salue, elle, ces «premiers engagements annoncés par Perifem». «C’est une première étape qui est franchie, avec des mesures immédiates, que la ministre avait appelées de ses vœux», indique son cabinet, tout en appelant à «poursuivre ce travail et à aller plus loin», car «il s’agit de prendre toutes les mesures qui produiront des effets immédiats pour passer le cap de l’hiver, mais aussi pour durablement réduire nos émissions de gaz à effet de serre.»

«L’heure est à la sobriété énergétique, cela va de manière profonde changer nos habitudes de consommation», estime de son côté Perifem. Son président, Thierry Cotillard, affirme que ce protocole «doit s’inscrire dans la durée». La fédération veut en outre croire que ce protocole pourra servir «de base à l’ensemble des fédérations du commerce et de la distribution pour la généralisation de ces mesures», qui leur seront présentées «lors d’une réunion le 26 juillet».