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Décryptage

COP26 : un autre béton est-il possible ?

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Très polluant, le matériau n’en reste pas moins indispensable. Plutôt que de chercher des substituts miracles, il faut accélérer la rénovation du bâti existant, estiment les experts. Une solution réaliste en Europe, mais beaucoup moins en Afrique ou Asie, où tout reste à construire.
Si le béton était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, devant l'Union européenne. (INA FASSBENDER/Photo Ina Fassbender. AFP)
publié le 12 novembre 2021 à 7h01

Jeudi, la COP26 s’est penchée sur un sujet brûlant mais un peu dédaigné : le secteur du bâtiment, qui représente pourtant 37 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales. A elle seule, la fabrication du béton produit trois fois plus de dioxyde de carbone que le transport aérien. Mais là où l’avion est montré du doigt à travers le slogan flight shame («honte de prendre l’avion»), pas de concrete shame («honte du béton») en vue pour l’instant….

Après avoir baissé de 15 % en 2020 à cause de l’arrêt de nombreux chantiers pendant les confinements, les émissions mondiales liées à la construction (qui représentent un quart des émissions du secteur) sont reparties de plus belle en 2021. En témoignent les pénuries et flambée des prix des matériaux (acier, bois, verre), ainsi que les résultats des grands cimentiers : le géant suisse Holcim (ex-Lafarge-Holcim) a vu son bénéfice net bondir de 142 % au premier semestre et le français Vicat a fait état début novembre d’un bond de 20 % de son chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année, tiré notamment par les pays émergents (+45 % en Inde). «La construction est repartie à toute vitesse car beaucoup de plans de relance sont basés sur la relance du secteur, que ce soit «Renovation