De quoi rattraper des années de non-contribution de la part du pays le plus riche du monde ? La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a annoncé avec «fierté» ce samedi 2 décembre à la COP28 à Dubaï une contribution de 3 milliards de dollars au Fonds vert pour le climat, «qui aide les pays en développement à investir dans la résilience, les énergies propres et les solutions fondées sur la nature», a loué la bras droit de Joe Biden.
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La dernière annonce de contribution de Washington, pour un montant de 3 milliards de dollars également, date de 2014 et émanait du président démocrate de l’époque, Barack Obama, alors que de nombreux autres pays ont renouvelé leur contribution entre temps.
«Nous sommes à un moment charnière. Notre action collective ou, pire, notre inaction, aura des conséquences pour des milliards de gens pendant des décennies», a martelé Kamala Harris, arrivée le jour-même aux Émirats arabes unis pour la conférence.
Premier contributeur en valeur absolue
Cette annonce, même si elle est conditionnée à l’approbation périlleuse d’un Congrès américain divisé comme rarement, était un signal très attendu pour espérer apaiser les tensions entre le Nord et le Sud sur la finance internationale, qui constituent un nœud majeur des négociations onusiennes sur la lutte contre le changement climatique.
Si la promesse est tenue, les États-Unis deviendraient le premier contributeur au fonds en valeur absolue avec 6 milliards de dollars. Mais le Royaume-Uni (5,1 milliards, selon l’ONG NRDC), l’Allemagne (4,9 milliards) et la France (4,6 milliards) contribuent bien davantage, proportionnellement à leur population.
Né en 2010, le Fonds vert pour le climat est le plus grand en fonctionnement aujourd’hui. Il finance aussi bien des panneaux solaires au Pakistan que des projets agricoles aux Philippines ou toutes autres initiatives liées visant à aider les pays en développement à se passer des énergies fossiles, ou à s’adapter à un climat plus dangereux.
Analyse
Selon le fonds, plus de 4 milliards de dollars ont été déboursés à ce jour et 13,5 milliards engagés. Mais ses ambitions sont plus grandes : il veut doper son capital, actuellement de 17 milliards de dollars, pour le porter à 50 milliards d’ici 2030.
Depuis l’accord de Paris en 2015, il joue un rôle clé pour réaliser une partie de l’engagement des pays développés de fournir 100 milliards de dollars par an d’aide climatique, une promesse qui n’a probablement été atteinte que l’an dernier, et devenue un chiffon rouge des négociations internationales.