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Interview

COP28 : «Avec le réchauffement climatique, les Tuvalu font face à une menace existentielle»

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Le ministre Seve Paeniu explique le péril existentiel que le réchauffement fait peser sur son archipel polynésien. Ses habitants peuvent obtenir un permis de séjour permanent en Australie.
Funafuti, l'un des atolls qui composent l'archipel des Tuvalu, dans le Pacifique, en novembre 2019. (Mario Tama/Getty Images.AFP)
publié le 11 décembre 2023 à 20h39

En costume sur la plage, de l’eau jusqu’aux genoux, le ministre tuvaluan des Affaires étrangères, Simon Kofe, avait ému lors de la COP 26 (tenue à Glasgow en 2021) en alertant sur la montée de l’océan dans l’archipel polynésien. Cette année encore à Dubaï, où se tient la COP28, la microdélégation s’active en coulisses pour convaincre le reste du monde de la nécessité de contenir la hausse de la température planétaire à 1,5 °C.

Du fait de la fonte des glaces, la totalité des Tuvalu risque d’être submergée par les eaux, ce qui en ferait la première nation privée de territoire à cause du changement climatique. A quelques heures de la fin de la COP, son ministre des Finances et du Changement climatique, Seve Paeniu, martèle que celle-ci sera un échec si la sortie des énergies fossiles ne figure pas dans le texte final. C’est une question de survie pour son peuple.

Les Tuvalu sont surnommées les «sinking islands», «les îles qui sombrent». A quel point sont-elles déjà affectées par le changement climatique ?

L’archipel-nation des Tuvalu est constitué de petites îles dont le point le plus haut se situe deux mètres au-dessus du niveau de la mer. Mon pays, en première ligne face au changement climatique, est le plus vulnérable du monde. La montée des eaux érode déjà notre terre et nos plus petites îles disparaissent, submergées. L’eau salée, qui s’infiltre dans les plantations et les cultures, les détruit. C’est une situation catastrophique pour nous. Par ailleurs, les événements