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Intempéries

Crues dans l’Ouest : la vigilance rouge levée, l’état de catastrophe naturelle «accéléré»

Le pic de la Vilaine étant passé, les départements de l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique et le Morbihan sont redescendus en vigilance orange, a indiqué Vigicrues dans son dernier bulletin, ce samedi 1er février.
A Redon, jeudi soir. (Théophile Trossat/Libération)
publié le 1er février 2025 à 8h34
(mis à jour le 1er février 2025 à 12h42)

Le niveau de l’eau continue de baisser ce samedi 1er février matin à Redon, inondée depuis trois jours et la vigilance rouge crues a été levée dans tous les départements concernés. Le pic de la Vilaine étant passé, les départements de l’Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique sont redescendus en vigilance orange, a indiqué Vigicrues dans son dernier bulletin. Ils rejoignent la Somme, l’Oise, le Val-d’Oise, l’Eure et la Sarthe toujours en vigilance orange pour crues.

«La stabilité du niveau de la Vilaine est confirmée ainsi que la décrue sur l’Ouest», l’autre cours d’eau qui traverse la commune, a annoncé vendredi soir la ville de Redon dans un communiqué. «On observe une accalmie globale des précipitations qui sera favorable aux décrues», résume Vigicrues dans son dernier bulletin. «Sur le bassin de la Vilaine et de ses affluents, la décrue est amorcée sur les secteurs les plus à l’amont», comme à Rennes, où la mairie a programmé des «opérations de nettoyage» des secteurs inondés le week-end dernier.

Si environ 150 habitants restaient évacués à Redon, des pompes supplémentaires ont été installées, notamment au niveau du canal, et d’autres le seront rapidement sur le quai du port pour permettre «une évacuation plus rapide des eaux», indique la mairie, qui a déjà débuté le nettoyage de certaines rues.

Une vingtaine de communes concernées par l’état de catastrophe naturelle

Le pont menant à Saint-Nicolas-de-Redon, situé dans le département voisin de Loire-Atlantique, restait toutefois impraticable vendredi. Dans cette commune limitrophe de Redon, la zone commerciale est totalement sous l’eau. Les pompes à essence, le magasin Leclerc et d’autres enseignes sont entièrement inondés, et des gendarmes en bateau surveillent les environs pour éviter tout pillage.

Quelque 1 108 personnes ont été évacuées en Ille-et-Vilaine, dont 150 à Redon et 310 à Saint-Nicolas-de-Redon, selon les autorités locales. La mairie de Redon a annoncé la mise en place d’une cellule d’écoute et de soutien psychologique. Une cagnotte solidaire a également été mise en place en partenariat avec la Croix-Rouge pour «soutenir toutes les personnes sinistrées de Redon Agglomération».

Redon (Ille-et-Vilaine) et la «vingtaine» d’autres communes de l’Ouest touchées par les inondations auront accès à un dispositif de reconnaissance d’état de catastrophe naturelle «accéléré», a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en déplacement sur place ce samedi. «La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle […] C’est un dispositif qu’on va simplifier, accélérer», a déclaré à la presse le locataire de Beauvau, expliquant que les communes allaient pouvoir effectuer les démarches en ligne et qu’une première réunion se tiendrait «dès jeudi prochain».

«Un phénomène lié au dérèglement climatique»

En déplacement à Redon aux côtés de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et de la ministre déléguée à la Ruralité, Françoise Gatel, il a assuré que «toutes les communes qui sont touchées - le préfet de région en a relevé plus d’une vingtaine déjà - vont pouvoir avoir accès à ce dispositif». Mais la décrue s’annonçant «lente», Bruno Retailleau a aussi dit souhaiter «l’accélérer pour faire en sorte que les maisons d’habitation, les espaces publics puissent être libérés de l’eau le plus vite possible».

«C’est un phénomène qui est lié au dérèglement climatique», a tenu à rappeler de son côté Agnès Pannier-Runacher, appelant à «accélérer cette culture du risque qui nous permet d’intervenir sereinement face à des événements qui vont se multiplier». L’objectif étant, pour la ministre, d’«éviter des dommages qui finalement, on le voit, coûtent beaucoup plus cher que les investissements qu’on pourrait faire».

Mise à jour à 12 h 45 avec les déclarations des ministres sur place.