Menu
Libération
Reportage

Dans la Drôme, «si l’absence de précipitations s’installe dans le temps, ça va devenir très, très tendu»

Article réservé aux abonnés
Dans le département touché par la sécheresse, les agriculteurs s’adaptent à la raréfaction de l’eau grâce à l’entraide et à des systèmes d’approvisionnement alternatifs.
Dans la Drôme, en 2020. (Laure Boyer/Hans Lucas. AFP)
publié le 10 mai 2022 à 21h07

Les tracteurs s’activent depuis quelques jours sur les petites routes rurales de la vallée de la Drôme, au sud-est de Valence, pour la première coupe de foin de la saison. L’heure d’un premier bilan sur les premières récoltes : «Il y en a moins que l’année dernière, et surtout beaucoup moins qu’en 2018, 2019 et 2020, qui avaient pourtant été des années très sèches», explique David Loubet, petit producteur de fromages et de yaourts bio qui élève une soixantaine de brebis et gère douze hectares de céréales pour la consommation de ses animaux à La Roche-sur-Grâne, près de la ville de Crest. «Il a très peu plu depuis janvier, presque rien en mars et avril alors que c’est la période qui conditionne toutes les récoltes. C’est assez critique, et je ne suis pas très optimiste pour la suite», reconnaît-il.

Cette année, la préfecture de la Drôme a annoncé les premières restrictions des usages de l’eau dès le 13 avril – du jamais vu aussi tôt dans l’année –, en mettant la quasi-totalité du département en «alerte sécheresse» : mise en place de tours d’eau pour l’irrigation agricole, de plans d’économies d’eau pour les industries et interdiction d’arrosage pour les