Menu
Libération
Reportage

Dans la ZAD contre l’A69 : «C’est vrai qu’on a un discours anti-flics, mais ce n’est jamais nous qui commençons les hostilités»

Article réservé aux abonnés
Après le week-end de mobilisation qui a fini en affrontement avec les gendarmes, «Libé» est allé à la rencontre des personnes qui occupent un terrain, dans le Tarn, pour protester contre le projet d’autoroute.
A Saïx (Tarn), lors des affrontements avec les forces de l'ordre, le 10 février 2024. (Marion Vacca/Libération)
par Stéphane Thépot, envoyé spécial dans le Tarn
publié le 14 février 2024 à 17h11

L’autorail aux couleurs de la région Occitanie circule à nouveau entre Toulouse et Mazamet. La SNCF avait suspendu la circulation durant le week-end des 10-11 février en raison des affrontements entre zadistes et gendarmes mobiles au niveau de la commune de Saïx, aux portes de Castres. Le passage du train est applaudi par une poignée d’occupants cagoulés qui ont établi leur campement sur une parcelle boisée au lieu-dit La Crémade. Certains sont perchés dans des cabanes établies dans les arbres, d’autres passent la nuit sous des tentes au sol. «Il y a aussi deux dortoirs, dont un en non-mixité, une cuisine commune, un shop pour les échanges de fringues et une petite bibliothèque», détaille Camille (1), l’une des porte-parole désignée pour répondre aux journalistes. «Il n’y a pas que des squatteurs, beaucoup habitent dans le coin et ne viennent que deux ou trois jours, ça tourne depuis six mois», ajoute-t-elle. La préfecture évoque la présence permanente d’une «quarantaine d’individus», «violents» et «ultra-radicalisés». «Ce sont les opposants à l’A69 qui ont occupé les voies SNCF à plusieurs reprises et non les forces de l’ordre», a-t-elle précisé.

La plupart des zadistes refusent de s’exprimer dans la presse, considérée comme hostile à leur cause. «Il y a beaucoup de parano entre nous», tente d’expliquer Camille. La crainte de l’infiltration et «la peur du fichage» sont omniprésentes sur la ZAD, où l’anonymat est de mise