Menu
Libération
Récit

Dans le Sud-Ouest, des négos entre deux eaux

Article réservé aux abonnés
Du barrage de Sivens à la retenue illégale du lac de Caussade dans le Lot-et-Garonne, en passant par les «bassines» poitevines, les esprits s’échauffent autour des ouvrages de stockage d’eau. Attendue sur place d’ici fin mars, la secrétaire d’Etat à la Biodiversité, Bérangère Abba, espère un consensus.
Le bassin de la ferme de la famille Esclapez, créé en 1980, qui alimente une cinquantaine d'hectares. (Ulrich Lebeuf/Myop pour Libération)
par Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse
publié le 17 mars 2021 à 8h10

La concertation qui piétine depuis l’arrêt du projet de barrage de Sivens serait-elle sur le point d’aboutir ? Bérangère Abba doit se rendre dans le Tarn d’ici la fin du mois de mars. La secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité a prévu d’assister à une nouvelle réunion de la discrète instance de coconstruction (ICC), mise en place après la mort de Rémi Fraisse, le 26 octobre 2014, lors d’une manifestation d’opposition à l’infrastructure. Plutôt que d’organiser un référendum entre pro et antibarrage qui aurait figé chaque camp dans sa tranchée, l’Etat a préféré rassembler une cinquantaine d’agriculteurs, d’environnementalistes et des habitants tirés au sort pour définir un projet de territoire (lire ci-contre) à l’échelle de la petite vallée du Tescou, entre Gaillac et Montauban. Avec interdiction formelle aux participants de s’épancher dans la presse.

Cours d’eau à sec

«La question des volumes d’eau est réglée», assure Guillaume Choisy, directeur de l’agence de l’eau Adour-Garonne. Pour mémoire, il était question de construire à Sivens une retenue contenant 1,5 million de m³ sur 12 hectares. Il reste à délimiter avec précision ce qui subsiste de zones humides dans la vallée. Bérangère Abba pense être en mesure de présenter aux forceps une ultime étude sur ces éponges naturelles que les écologistes ne veulent plus voir noyées sous le béton. A ses yeux, les échéances électorales peuvent être «un accélérateur» du calendrier.

Le gouvernement a un besoin urgent de dém