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Sécheresse

Dans les Pyrénées-Orientales, on n’a pas d’eau mais on a des camions-citernes pour remplir les piscines

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Dans le département soumis à des restrictions d’usage de l’eau depuis deux ans, des bassins privés sont alimentés par de l’eau acheminée depuis les départements voisins ou l’Espagne. Une pratique qui interroge sur le plan environnemental car elle génère des émissions de CO2, et sur le partage de l’effort demandé aux habitants.
A Montescot dans les Pyrénées-Orientales, en juillet 2023. (Jc Milhet/Hans Lucas.AFP)
publié le 27 avril 2024 à 17h17

Dans les Pyrénées-Orientales, l’intérêt pour les piscines individuelles enterrées ne tarit pas. «Actuellement, on en pose trois par semaine, il n’y a vraiment aucun problème, assure un pisciniste installé là-bas. On cherche, et on trouve toujours des solutions.» Pourtant, le département le plus sec de France est soumis à des restrictions d’eau en continu depuis deux ans. Depuis mai 2023, l’installation de piscines hors sol est interdite, tout comme le remplissage et la remise à niveau de l’ensemble des piscines privées. Ce durcissement a été dénoncé par les professionnels du secteur, qui jouissaient jusque-là d’un boom post-Covid. Les Pyrénées-Orientales, réputées pour son ensoleillement, comptent déjà 27 000 piscines et, en temps normal, 800 sont construites chaque année. Mais les vendeurs de bassins se sont vite adaptés aux nouvelles règles du jeu.

Parmi six importants piscinistes avec lesquels Libération a échangé à Perpignan et ses environs, cinq pratiquent une solution imparable pour contourner la réglementation : le transport d’eau en camion-citerne. «Beaucoup le font» dans le département, appuie l’un d’entre eux. «Les citernes servent à ne pas décaler les chantiers, ça nous permet de continuer de travailler», explique un autre. «Tous nos bass